LE CUIRASSE BISMARCK

Bonsoir, concernant la Kriegsmarine, je vous recommande l'ouvrage de Robert Ballard, le Cuirassé Bismarck aux éditions Glénat, qui présente l'histoire ce ce super puissant bâtiment de guerre qui fit trembler la Grande Bretagne et Churchill et semer la peur en Atlantique. entre autre.
C'est un livre que j'estime complet que vous pouvez vous procurer sur amazon.fr ou sur chapitre.com.
Bonne soirée à tous et toutes.
Cordialement Heinz Guderian.

Pourquoi la classe Bismarck utilisait-elle des tourelles jumelles alors que de nombreuses marines utilisaient des tourelles triples ?

On me pose souvent cette question. Malheureusement, il n’y a pas de grande réponse majeure, mais plutôt une collection de réponses plus petites.






1) Canons
Les concepteurs allemands pensaient que quatre tourelles à deux canons étaient le meilleur choix pour un repérage précis de l’artillerie.
Ils pouvaient alterner entre les tourelles, en utilisant des salves de quatre canons pour déterminer rapidement la portée et prendre la cible sous le feu.
L’Allemagne pensait que les tourelles triples seraient nettement désavantagées à cet égard, avec des salves inégales rendant plus difficile la mise sous le feu d’une cible.

2) Mieux pour tirer sur plusieurs cibles.
La classe Bismarck se distingue par l’utilisation d’une batterie divisée de canons secondaires. Nous savons que l’Allemagne a choisi cet arrangement parce qu’elle croyait
qu’elle engagerait plusieurs cibles simultanément. Cette même logique s’applique au choix des tourelles jumelles.
L’Allemagne croyait que le fait d’avoir huit canons répartis uniformément à l’avant et à l’arrière permettrait au cuirassé d’engager deux cibles à la fois.
Cela lui permettrait de garder des cibles distinctes avec une puissance de feu égale.

3) Redondance du système
Une réflexion a également été menée sur la susceptibilité de chaque système aux dommages.
Les concepteurs allemands pensaient qu’il était préférable d’avoir quatre tourelles pour la redondance. Une tourelle désactivée n’entraînerait qu’une réduction de 25 %
de la puissance de feu au lieu de 33 % pour les tourelles triples utilisées sur la classe Scharnhorst ou même 50 % pour la classe Richelieu.

4) Difficulté à construire des tourelles triples qui pourraient s’adapter à la conception des canons allemands.
Nous avons déjà parlé de l’immense quantité de redondance du système que l’Allemagne a mise dans les tourelles de canon de la classe Bismarck.
Chaque tourelle était équipée de palans auxiliaires, de pilonneurs auxiliaires et d’autres équipements conçus pour s’assurer que les canons pouvaient continuer à tirer
en cas de rupture.
Cependant, cette redondance s’est faite au détriment de tourelles plus grandes.
La classe Bismarck possède l’une des plus grandes tourelles de la Seconde Guerre mondiale, même avec des bi-canons.
Si leurs tourelles jumelles étaient aussi grandes, produire des tourelles triples aurait donné lieu à des tourelles encore plus grandes et plus lourdes.






Passons maintenant aux contre-arguments.
« Mais la classe Scharnhorst avait des triples canons ! »

La classe Scharnhorst a dû utiliser des triples canons par tourelles.
Non pas pour des raisons de poids ou parce que les concepteurs allemands pensaient qu’ils étaient supérieurs, mais parce que la tourelle triple de 28 cm
était la seule option.
Le développement de la classe Scharnhorst a été pour le moins compliqué. Il s’agissait en grande partie de conceptions ad hoc, produites pour contrer la menace des cuirassés
de la classe Dunkerque. À l’époque, l’Allemagne développait les croiseurs de classe D, armés de deux tourelles triples de 28 cm.
Pour mieux contrer la classe Dunkerque, l’Allemagne a choisi d’agrandir le croiseur de classe D et d’ajouter une troisième tourelle de 28 cm, produisant le design Scharnhorst.
Ce n’était pas un avantage dans les tourelles triples, juste la nécessité de produire rapidement un navire de guerre.
« L’Allemagne n’a pas compris l’économie de poids de la disposition à triple tourelle. »
L’Allemagne suivait activement l’évolution de la situation à l’étranger pendant l’entre-deux-guerres.

En outre, ils effectuaient de nombreux tests de diverses caractéristiques et technologies de conception de cuirassés.
Ils étaient bien conscients de l’émergence des tourelles triples dans d’autres marines.
Ils étaient également conscients des économies de poids potentielles qui pourraient découler de leur utilisation.
Cependant, l’Allemagne a toujours refusé de les utiliser sur la classe Bismarck pour les raisons énumérées ci-dessus.

image upload


Cela ne veut pas dire que l’Allemagne était unique à cet égard.
Plusieurs marines pensaient qu’une batterie de quatre tourelles jumelles était supérieure.
La Royal Navy a continué à croire qu’ils étaient supérieurs aux tourelles triples jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
La France préférait également huit canons, bien qu’ils aient divergé vers la disposition « à deux jumeaux » de leurs tourelles quadruples dans une tentative du meilleur
des deux mondes.

Dans l’ensemble, il n’y avait pas de grande justification derrière le choix de l’Allemagne de tourelles à deux canons.
Ce n’est pas qu’ils ne pouvaient pas produire de tourelles triples ou qu’ils n’étaient pas conscients de leurs avantages.
Ce n’était guère plus que des designers allemands qui optaient simplement pour le design qu’ils pensaient être le meilleur.





source
Facebook- Conseil général de la Marine

Instructives analyses...
On peut aussi préciser que sur les navires à tourelles triples, vieux cuirassés U.S. par exemple, il n'était pas possible de dissocier les 3 canons de la même tourelle, qui devaient donc engager le même objectif.

Par cette photo,on comprend l equilible des 4 tourelles sur l ensemble du navire.

Plus efficaces en terme de précision que leurs adversaires Britishs, qui eux ont une puissance de feu plus importante (souvent 9 pièces comme dit plus haut sur les navires).

Pourquoi la classe Bismarck disposait-elle d’une batterie divisée en canons secondaires ?

L’une des plus grandes critiques des cuirassés allemands de la classe Bismarck était leur utilisation d’une batterie secondaire divisée.
Pour la puissance de feu anti-surface, la classe Bismarck utilisait douze canons SK C/28 de 15 cm.


upload pic



Pour la puissance de feu antiaérienne lourde, seize canons SK C/33 de 10,5 cm étaient embarqués.




Cette batterie n’était pas à sa place à une époque où la plupart des cuirassés adoptaient des canons à double usage.
Ces batteries unifiées ont permis d’économiser un tonnage considérable et ont permis un placement supérieur sur le pont.

Le choix allemand d’utiliser une batterie divisée n’était pas dû à une incapacité à produire des canons à double usage.
Il a plutôt été choisi en raison de facteurs opérationnels.

1) Les planificateurs militaires allemands savaient que leurs navires capitaux opéreraient sans escorte. Pour cette raison, ils voulaient maximiser la capacité du cuirassé
à se protéger. Cela incluait la possibilité de faire en sorte que le cuirassé se protège simultanément des menaces aériennes et de surface.

2) On pensait que les canons à double usage, bien que capables d’engager une variété de cibles, n’étaient pas optimaux contre elles.
Une batterie séparée permettait l’utilisation d’un canon plus grand et plus puissant pour la puissance de feu anti-surface (en particulier contre les plus gros destroyers français)
et d’un canon plus petit et plus maniable pour la puissance de feu anti-aérienne.

L’Allemagne était bien au courant de l’existence des canons à double usage, mais elle ne voulait pas qu’ils soient utilisés sur ses navires capitaux.
Même les modèles ultérieurs de la classe H ont continué à utiliser des batteries divisées. Le plus grand changement a été l’introduction d’un nouveau support entièrement fermé
pour les canons de 10,5 cm pour une meilleure protection.





Dans l’ensemble, la batterie secondaire de la classe Bismarck était un produit de son environnement plus qu’autre chose.
Une solution développée par des designers allemands pour répondre à un problème qui leur est propre.

Note:
Les images des canons de 10,5 cm proviennent de photos prises à bord des croiseurs de la classe Admiral Hipper.
Curieusement, les bonnes photos des canons de la classe Bismarck sont rares.

Photo qui montre l ensemble des differentes pieces du Bismarck

Les differents camouflage du cuirasse Bismarck

Voici à quoi ressemblait le Bismarck juste après sa mise en service en août 1940.





À cette époque, le cuirassé n’était pas encore terminé. Les trois dômes rotatifs pour les télémètres, les quatre fixations de 10,5 cm de SK C/33
et les deux supports quadruples de 2 cm de Flak C/38 de part et d’autre du mât de misaine au-dessus de la plate-forme du projecteur n’avaient pas encore été installés.






Le Bismarck en décembre 1940, après avoir terminé sa première série d’essais dans la Baltique.
En octobre-novembre 1940, alors qu’il se trouvait à Gotenhafen, les deux télémètres stéréoscopiques de base de 10,5 mètres ont été installés
au-dessus des postes de commandement avant et arrière.
La batterie antiaérienne n’était pas encore terminée et les quatre supports jumeaux arrière de 10,5 cm SK C/33 du nouveau modèle C37 ont été installés en conséquence.


Apparition du Bismarck de mars à mai 1941 lors des essais en mer Baltique.
Le cuirassé a été peint avec ce motif de camouflage au cours de l’hiver 1940-1941 alors qu’il se trouvait à Hambourg.
Cela comprenait trois bandes noires et blanches inclinées sur la coque et la superstructure, avec les extrémités du navire en gris foncé et de fausses vagues blanches.
Pour la reconnaissance aérienne, des croix gammées sur des bannières rouges ont été peintes sur le pont arrière et les cuirasses,
et du gris foncé a été appliqué sur le dessus des batteries principale et secondaire.






Le Bismarck tel qu’il était à son entrée dans le Korsfjord en Norvège le 21 mai 1941.
Les cotres, les yawls et les canots pneumatiques des deux côtés du pont principal supérieur ont été retirés avant le début de l’opération Rheinübung.
L’ancre d’étrave sur l’étrave a également été retirée, ainsi que le mât de vérin et le mât de pavillon à l’arrière.

Le Bismarck en mai 1941 tel qu’il était lors de l’opération Rheinübung après avoir quitté le Korsfjord en Norvège.
Les rayures noires et blanches de la coque ont été repeintes alors qu’elles se trouvaient dans le Korsfjord le 21 mai 1941.
Les croix gammées sur les ponts et le dessus des tourelles principale et secondaire ont été effacees le 22 mai.
Voici à quoi ressemblait le Bismarck lors de l’engagement avec le croiseur de bataille Hood.






Bien que cela soit douteux puisqu’il n’y a pas de preuve photographique ou de confirmation définitive, c’est ainsi que le Bismarck aurait pu apparaître les 26 et 27 mai 1941.
Les équipages de la batterie ont reçu l’ordre de peindre le dessus des tourelles en jaune (RAL 1003) dans la matinée du 26 mai.




source
kbismarck.com

Un monstre, pas d'autre mot.

Citation :

Les croix gammées sur les ponts et le dessus des tourelles principale et secondaire ont été effacees le 22 mai.

Les croix gammées sont toujours visibles sur l'épave, qui a été retrouvée.
La couche de peinture superficielle rajoutée pour les camoufler a peut-être été bouffée par la mer, laissant apparaître les couches plus anciennes et plus résistantes ?

Arado 196 sur berceau, Bismarck/Tirpitz.

Bien pratique.
De retour, il se pose sur l'eau et il n'y a plus qu'à le remonter...

Recuperation ...

À Oslo, les plaques d’acier du cuirassé allemand Tirpitz continuent de faire partie de la vie quotidienne, vous pouvez marcher et conduire dessus.
L’Agence des travaux d’eau et d’assainissement de la ville a acquis une quantité substantielle d’acier du cuirasse Tirpitz apres demolition.
Ces plaques d’acier sont encore utilisées aujourd’hui, servant de couvertures pour les tranchées et les trous dans les rues.

naga a écrit:

Recuperation ...

À Oslo, les plaques d’acier du cuirassé allemand Tirpitz continuent de faire partie de la vie quotidienne, vous pouvez marcher et conduire dessus.
L’Agence des travaux d’eau et d’assainissement de la ville a acquis une quantité substantielle d’acier du cuirasse Tirpitz apres demolition.
Ces plaques d’acier sont encore utilisées aujourd’hui, servant de couvertures pour les tranchées et les trous dans les rues.

Etonnant de découvrir ça. Enfin c'est une reconversion utile.

Etonnant...

La Norvège, après guerre, a récupéré pas mal de matériels allemands. Des armes dites légères, des casques etc... Pourquoi pas finalement. 
L'intérieur des casque a été changé et les casques repeints en noir. Des fusils Mauser et "immatriculés" (si je peux dire), un autre numéro frappé sur la tonnerre (boitier de culasse).

Citation :

L'intérieur des casque a été changé et les casques repeints en noir

Ou transformés en casseroles ou pots de chambre...

vania a écrit:

Citation :

L'intérieur des casque a été changé et les casques repeints en noir

Ou transformés en casseroles ou pots de chambre...

Pas des casseroles mais des passoires. Pot de chambre je sais pas, c'est possible, à l'époque tout se recyclait car il y avait trop de manque.

Une dalle de blindage du cuirassé allemand Tirpitz appartenant à la collection Wheatcroft.
Une si belle pièce pour démontrer l’échelle de ces navires.

Quelle épaisseur ? 12 voire 15 mm ? Plus ?

Toujours étonné de voir des navires si lourds arriver à flotter !...

Ca a de la gu...., faut bien reconnaître.