L’automne est catastrophique, les pluies torrentielles et les vents occasionnent des dégâts dans les tranchées (parapets écroulés et boyaux inondés).
Le 26 novembre à 17h07, le secteur connait sa première attaque au gaz qui sera responsable de 424 intoxications, entrainant 198 décès.
Cette attaque chimique allemande est la première du secteur de Verdun.
Au début de l’année 1916, le général Georges de Bazelaire constate des lacunes dans le système défensif français.
Il ordonne immédiatement de creuser de nouvelles tranchées et de nouveaux abris.
C’est à ce moment-là que les tranchées furent creusées et aménagées dans le village.
Le 12 février 1916, la population civile de Chattancourt est évacuée sur ordre de l’armée française qui pressent une attaque allemande d’envergure.
Les habitants trouvent refuge dans différentes régions de France notamment en Lorraine et dans le sud de la France.
Dès le début de la bataille de Verdun, le village est constamment bombardé.
Le 6 mars 1916 à 7h, les Allemands lancent leur attaque sur la rive gauche de la Meuse.
A partir de la fin de l’hiver, les combats sont violents au nord de Chattancourt, sur les collines du Mort-Homme (cote 295) et de la Cote 304.
Le village est réduit à un amas de ruines.
Ainsi tout au long du printemps, les deux camps vont s’acharner avec agressivité, en gagnant ou en perdant à tour de rôle du terrain.
Le 9 avril, les Allemands s’emparent de la colline du Mort-Homme (cote 295), la perdent le 20 avril puis la reconquièrent le 20 mai.
Cependant, ils ne parviendront jamais à prendre possession de Chattancourt.
A partir de l’été 1916, la ligne de front va se stabiliser devant le village. Cette situation restera inchangée jusqu’au printemps 1917.
Même si les grandes offensives sont achevées, les allemands continuent à développer des opérations locales qui parfois se muent en de puissantes attaques dans ce secteur.
Elles ont pour objectifs d’améliorer les positions, faire des prisonniers afin de collecter les informations sur le dispositif ennemi
et de fixer un maximum les troupes françaises à Verdun.
Afin de sécuriser le front de la rive gauche de la Meuse et d’enrayer ces attaques, le commandement français décide de préparer une opération de grande envergure.
Elle aura pour objectif de reprendre le Mort-Homme et la Cote 304.
Les Allemands sentant l’attaque, multiplient les coups de main sur le front.
Au même moment, à proximité de Chattancourt, quelques mutineries éclatent dans les rangs de l’armée française dans les secteurs d’Avocourt et de Béthelainville.
Le 20 août 1917 à 4h40, les vagues d’assaut françaises s’élancent de leurs tranchées précédées d’un barrage roulant d’artillerie.
Les zouaves, les tirailleurs et les légionnaires participent aussi à cette offensive qui est un réel succès.
Le Mort-Homme est repris le jour même, la Cote 304 quatre jours plus tard. Le front est avancé et le village est totalement dégagé.
A partir de cette date, le secteur va devenir calme, ne subissant que quelques bombardements.
Quelques semaines plus tard, le 15 septembre 1917, Georges Clemenceau alors président de la commission sénatoriale de l’armée vient en personne à Chattancourt
pour visiter les tranchées du Mort-Homme et encourager les poilus.
Le 11 mai 1918, des fantassins du 16e RI réussissent à dégager les cloches du village de Chattancourt des débris de l’église. Elles sont immédiatement renvoyées à l’arrière.
L’armée française reste dans le village jusqu’au 19 septembre 1918. A partir de cette date, Chattancourt est occupé par la 80e Division américaine et ce jusqu’à la fin de la guerre.
Le 26 septembre 1918, les Américains lancent leur grande offensive Meuse-Argonne qui va se solder par un succès.
Cette offensive va durer jusqu’au 11 novembre 1918, date de l’armistice.
Le dernier jour de la guerre, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Chattancourt, Henry Gunther, de la 79e Division américaine,
meurt à 10h59 à Chaumont-devant-Damvillers. Il est le dernier mort de la Grande Guerre.