Le T-6 descend du prototype NA-16, qui vola pour la première fois, le 1er avril 1935. Le
NA-26 en fut dérivé pour répondre à la compétition "Basic Combat", de mars 1937, qu'il
remporta. L'USAAC en commanda alors 180 exemplaires sous la désignation BC-1, l'US
Navy se porta elle acquéreur de 16 SNJ-1, puis de 61 SNJ-2, doté d'un moteur plus
puissant, mais la plus grosse commande fut passée par la Royal Air Force, qui en acheta
pas moins de 400 exemplaires.
Par la suite, 92 BC-1A et 3 BC-2 furent encore produits avant que la désignation de
l'appareil ne change pour AT-6 (avanced trainer). L'AT-6 se distinguait de son ancêtre par
la forme carrée de ses saumons d'ailes et de son gouvernail. Désigné par les
britanniques, Harvard II, il fut employé en très grand nombre (1 173 exemplaires) par la
RAF et la RCAF, dans le cadre du prêt-bail.
Le NA-77, produit sous le nom d'AT-6A, lui succéda, il était propulsé par un Pratt &
Whitney R-1340-49 Wasp. L'USAAF en utilisa 1 549 et l'US Navy, 270 sous le nom de
SNJ-3. Il fut suivi, par le AT-6B, destiné à l'entraînement au tir aérien des mitrailleurs, avec
poste arrière doté d'une mitrailleuse de calibre .30, qui introduisait aussi le moteur R-1340-
AN-1. Au Canada, Noorduyn Aviation produisit alors une version de l'AT-6A, équipé de ce
moteur, l'USAAF, la commanda à 1 500 exemplaires sous le nom d'AT-16 et la RAF, à 2
485 exemplaires sous la désignation d'Harvard IIB.
Dans le même temps, North American, sorti le NA-88, qui fut le prototype de 2 970 AT-6C,
2 400 SNJ-4. Il fut suivi par 3 713 AT-6D, 1 357 SNJ-5. La RAF reçut elle 726 Harvard IIA
(AT-6C) et 351 Harvard III (AT-6D) et la Fleet Air Arm, elle reçut 564 Harvard III. Le NA-
121 fut la dernière évolution américaine du modèle, 25 AT-6F et 931 SNJ-5 en dérivèrent.
Au cours des années 1950, Canada Car and Foundry sortit une ultime version le Harvard
4, qui entra en service au sein de la RCAF, l'USAF et la Bundeswehr .
Les versions les plus prolifiques de cette machine furent l'AT-6A, l'AT-6C et l'AT-6D. En
1958, plusieurs modèles du T-6 étaient en service dans cinquante-deux pays du monde,
et des dérivés dotés d'un armement furent employés dans des opérations limitées menées
par la RAF au Kenya et en Malaisie, par l'US Air Force en Corée et par l'armée de l'Air
française sur divers théâtres d'opérations coloniales. Le T-6G servit plus particulièrement
en Algérie, où il effectua des missions de lutte antiguérilla avec des mitrailleuses, des
bombes, des roquettes et des bidons de napalm.
En raison de son coût de maintenance peu élevé, de son faible prix d'acquisition et de son
coût opérationnel relativement bas, le T-6 a continué à être employé dans des tâches
antiguérilla pendant de nombreuses années, notamment au Mexique, en Afrique du Sud,
au Zaïre et en Thaïlande. En Europe, l'Espagne et la Turquie en utilisèrent un certain
nombre sur de longues périodes. Une centaine de T-6 volent encore dans une dizaine de
forces aériennes sud-américaines.
Le T-6 et l'Armée de l'Air :
Les premiers appareils reçus par la France étaient des appareils de surplus, 119 T-6 D et
plus tard arriveront 693 T-6 G, plus diverses autres versions (81 Harvard et 56 SNJ-4).
Les livraisons seront effecuées en deux temps. Les premiers avions livrés le furent au titre
du Plan d'aide mutuelle (PAM ou MDAP), dans le cadre du Traité de l'Atlantique Nord.
Ces appareils furent utilisés en école. Les seconds furent commandés aux USA pour les
opérations en Algérie. Mais avant l'arrivée du deuxième lot, les avions-écoles furent
transférés en Algérie dans des unités combattantes.Les premiers arriveront en 1951, donc
avant le début «des événements», et ils équiperont, entre autres, au Maroc les écoles de
Marrakech et de Meknès.
Ces appareils furent rapidement utilisés en grande quantité dans les opérations militaires.
De 1956 à 1959, les commandes passées aux USA porteraient sur près de sept cents T-6
G. La plus grande partie de ces avions armés est envoyée en Algérie, pour y équiper les
escadrilles de l'aviation d'appui qui vient alors d'être créée.
Ils compléteront la flotte, avant de remplacer, peu à peu, les Morane Saulnier 733
«Alcyon», les Sipa 11 et 21 et même les Morane «Vanneau». Les T-6 seront utilisés en
opération à partir de 1956.
Ces appareils, normalement sans armement, seront armés principalement de pods, avec
deux mitrailleuses AA 52, et de lance-roquettes, principalement des Tercé T 10. Ces
modifications ont été réalisées à Ambérieu (Ain).
Mais ces appareils étaient sous motorisés. Ils possédaient donc, soit un rayon d'action ou
un temps de vol réduit, soit des charges militaires réduites. C'est pour cela que la France
commanda d'autres appareils de surplus aux USA mais en bien plus faible quantité. Nous
les verrons plus tard.
Même avec ce handicap, ces appareils étaient alors les mieux adaptés à ces missions
d'appui feu. Les T-6 G équiperont la majorité des EALA en Algérie, soit les EALA n°1 à
21/72 et n°1 à 5/73.
Il est à noter que ces unités changeront parfois de nom.
Le T-6 va devenir célèbre en Algérie. Combien de postes attaqués, de convois tombés
dans une embuscade doivent leur salut à l'aide rapide des T-6?
Après le cessez-le-feu, les avions seront rapatriés en métropole, certains seront fournis à
l'Espagne et au Portugal, (56 T-6G furent livrés au Portugal 46 en 1961 et 10 en 1962)
qui continuaient des guerres coloniales.
Caractéristiques :
Moteur : 1 Pratt & Whitney R-1340-AN-1 Wasp de 600ch
Envergure :12,81 m
Longueur : 8,84 m
Hauteur : 3,57 m
Poids : avec armement, 2 548 kg
Vitesse maximale : 335 km/h
Plafond : 7 400 m
Rayon d'action : 1 175 km
Production : 15495 exemplaires (nouvelle donnée)
Sources :
Wikipédia
North American T-6: SNJ, Harvard and Wirraway de Peter C. Smith chez Crowood
Aviation Series.
GREG