Le char Sergei Mironovitch Kirov (SMK) est un prototype de char lourd soviétique.
Pour remplacer les T-35 devenus obsolètes, un nouveau projet de char lourd fut lancé en 1938 à l’usine de chars Kirov à Léningrad. Le principe des tourelles multiples fut retenu mais leur nombre réduit à 2: La principale portant un canon de 76,2 mm L/24, la secondaire un canon de 45 mm L/46.
Le blindage devait être de 60 mm pour pouvoir résister aux obus antichars de 37 mm.
Il était propulsé par moteur essence BD-2 V12 de 400 ch (dérivé des moteurs BMW) et pesait 44,3 tonnes.
La mise au point du canon de 76,2 mm à haute vélocité, rendit inutile la tourelle secondaire et son canon de 45 mm. En décembre 1938, J.Y. Kotin (chef du SKB) et I.M. Zaltzman (Directeur de la KTZ) proposèrent une variante du SMK mono-tourelle, idée qui fut approuvée le 27 février 1939. Cette variante deviendra le char Kliment Voroshilov (KV).
En décembre 1939, il fut décidé de poursuivre les essais du SMK en conditions de combat lors de la Guerre d'Hiver contre la Finlande. Un équipage mixte fait d'ouvriers de la LKZ et de tankistes fut composée et le prototype fut envoyé par rail à la passe de Karélie. Avec le T-100 et le prototype du char KW, le SMK fut incorporé dans une compagnie spéciale de chars super lourds, au sein du 91ème bataillon de char appartenant à la 20ème brigade blindée. Le SMK fut aperçu pour la première fois au combat, le 17 décembre 1939, dans la région de Hottinen. Deux jours plus tard il prend part à l'assaut contre les fortifications finlandaises près de Summa. Le char fut immobilisé et finalement abandonné par son équipage qui fut évacué par le T-100. Le SMK resta pendant deux mois et demi en position car les Finlandais ne disposaient pas de véhicules assez puissants pour remorquer un tel monstre d'acier. De plus le périmètre proche du SMK était protégé par l'artillerie soviétique. Cependant les Finlandais réussirent à inspecter le char et à prendre quelques équipements et pièces. Notons que le SMK fut avec erreur nommé Pz.Kpfw T-35C 752 (r) (alors qu'il n'avait rien à voir avec le T-35). En février 1940, les Russes réussirent à atteindre le SMK après avoir dépassés la ligne Mannerheim. En mars 1940, six T-28 furent nécessaires pour tracter le SMK jusqu'à la gare de Perkijärvi. Le SMK fut démonté et les éléments furent envoyés à l'usine LKZ de Léningrad par rail. Triste fin pour ce monstre d'acier, qui sonna le glas des chars multi-tourelles trop fragiles, trop compliqués. Plus aucun design de ce genre ne fut développé par la suite. Cependant il inspira très fort le char lourd KV-1.
Le SMK immobilise par une mine a Hottinen,Finlande