CAEN Juillet 1944 (Sources Heimdal)
3 juillet
Le temps est nuageux avec peu de visibilité mais assez chaud. Les compagnies du RWR (Royal Winnipeg Rifles) partent de Bray, en camion, et arivent à Marcelet, dans l'ordre suivant : D, B, A, C compagnie d'appui (support).
Les compagnies D et B rejoignent leurs positions, mais les allemands bombardent la route près de Saint Manvieu. John Stoyka vient juste d'arriver en renfort au 11th Platoon de la compagnie B : nous avons tous reçu une pelle et une pioche et une ration de pur rhum noir, cela nous a réchauffé durant la route, nous sommes arrivé à Marcelet pour l'attaque.
1. La compagnie A essuie quelques pertes. Le sergent Lavallée, responsable du transport compte parmi les blessés. La compagnie C et les membres du QG du bataillon finissent la route à pieds. Cependant, ils sont pris sous le feu desz mortiers allemands à 300 m à l'ouest de Marcelet. Peu après et durant le reste de la journée, c'est le bataillon entier qui est sous le feu des « 88 » et des mortiers de 81 mm.
A 17h45 toutes les compagnies sont en position. Jim Parks se rappelle : le peloton de mortiers est installé dans le verger. Les compagnies d'infanterie ne sont pas loin. Nous sommes voisin de la compagnie C. Le village semble durement touché, de nombreux bâtiments sont endommagés. Le verger dans lequel nous nous trouvons, semble avoir été la cible préférée des allemands.
Au vues des cratères et des arbres déchiquetés. Néanmoins, nous creusons très vite et très profond. Nous trouvons des planches près des maisons abandonnées, pour couvrir nos tranchées et renforcer les parapets. Nous couvrons nos obus de mortiers pour les protéger des explosions. Des obus éclatent de temps en temps à proximité. Nous entendons parler d 'un café où il y aurait du vin ou du Calvados. Il est tenu par un vieil homme. Je suis envoyé par le sergent Thomson pour tenter de ramener de quoi boire. J'y vais durant une accalmie, je trouve le café assez facilement. Il y a un autre soldat qui parle français. Le vieil homme nous dit que d'autres hommes sont passés avant nous et qu'ils ont tout pris. Sur le chemin du retour, j'entends mon nom « Parkie », c'est Izzy Freedman. C'est un ami d'enfance qui est arrivé avec les renforts du mois de juin. Nous avons grandi ensemble, je lui souhaite bon couragepour l'assaut de demain. Je repars et j'entends à nouveau mon nom, c'est le rifleman Popaden de la compagnie C. Je m'approche de leur tranchée, lui et son camarade sont installés confortablement avec un certain style. Ils ont tapissé leur tranchée avec des draps. J'aperçois des bouteilles de vin, elles viennent du café sans aucun doute. Je bois une ou deux gorgées. Ils me donnent une bouteille. Popaden me semble détendu et de bonne humeur. Le vin doit l'y aider.
Je donne la bouteille au sergent Thomson qui, la fait tourner, je ne la reverrai plus. Cette nuit, la zone continue d' être bombardée par les « 88 »des « Moanning Minnies » (Nebel werfer), des mortiers...une rumeur circule, il y aurait un poste d'observation allemand à proximité. Nous nous replions, équipage par équipage pour nous préparer un repas chaud. Lorsque je reviens, je m'assois sur le bord de la tranchée, je commence à manger. D'un coup, les obus de « Moanning Minnies » se rapprochent. Nous sautons dans la tranchée. Le bas de ma capote s'est accrochée à un racine de l'arbre à côté duquel nous avons creusé. J'essaye de me dégager mais je suis pendu. Le bombardement semble durer une éternité. Lorsqu'il s'arrête, je peux me relever, le bas de ma capote est en lambeaux. Un éclat s'est planté dedans. Bob et moi renforçons la tranchée, le repas est un fiasco...Peu de temps après, nous sommes à nouveau bombardés. C'est beaucoup plus dense cette fois, une partie de la tranchée s'effondre. Je vois un vif éclair et j'ai l'impression de flotter. Ma sangle de casque s'enfonce dans ma gorge, Bob et moi sommes enterrés. Bob est sonné, mais il creuse pour me sortir de là. Il tire sur le bord de mon casque pour me sortir le tête, en faisant ça, il me sauve sûrement la vie....... A suivre