Quelque 51 tombes de soldats allemands ont été profanées dans un cimetière militaire du nord-est de la France, jetant une ombre sur le cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande célébré aujourd'hui par Angela Merkel et François Hollande.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait dès hier soir condamné "fermement la profanation" de ces "tombes de soldats allemands de la Première Guerre mondiale dans un cimetière militaire à Saint-Etienne-à-Arnes dans les Ardennes".
A peine quarante kilomètres séparent le village de Saint-Etienne-à-Arnes de Reims, où Angela Merkel et François Hollande se sont retrouvés, 50 ans après la "messe de la paix" qui y avait été célébrée dans la cathédrale en présence de leurs prédécesseurs, le chancelier Konrad Adenauer et Charles de Gaulle.
François Hollande a déclaré que ce geste "méritait la condamnation la plus ferme".
"Je le dis aujourd'hui par rapport à des événements qui se sont produits hier (samedi) soir: aucune force obscure, et encore moins la bêtise qui lui prête souvent son concours, ne pourra altérer le mouvement profond de l'amitié franco-allemande", a déclaré le chef de l'Etat sur la place de la cathédrale de Reims.
"On ne privilégie rien à ce stade"
Aucun élément ne permettait de déterminer s'il s'agit d'une "action déterminée" ou "inconséquente de gens irresponsables", selon la préfecture des Ardennes.
"On ne privilégie rien à ce stade, il faut être prudent", a ajouté la préfecture. Selon cette source, les faits ont pu avoir été commis dans la nuit de vendredi à samedi. "On n'a retrouvé aucune inscription ou tag laissant à penser à une revendication ou à un message politique", a déclaré la préfecture.
Dans ce cimetière de Saint-Etienne-à-Arnes, où reposent quelque 12.000 soldats de la Première Guerre mondiale, des croix en bois ont été "renversées ou cassées à leur base" et "quelques croix ont servi à faire un feu de camp", selon la même source.
"De très nombreuses bouteilles d'alcool et de bière" ont été retrouvées à proximité du cimetière, a ajouté la préfecture.
La plupart des sépultures sont des tombes de soldats allemands, les autres sont celles de soldats français, a-t-on ajouté de même source, ignorant si les auteurs de cette profanation ont cherché à s'en prendre à des tombes allemandes ou françaises.
Les gendarmes ont effectué sur place des opérations techniques et scientifiques pour tenter de retrouver des empreintes digitales ou génétiques.
AFP