... alors qu'ils s'approchaient des faubourgs de Stalingrad, les soldats de la 16ème Division blindée allemande furent canonnés par les batteries antiaériennes soviétiques.
"Ces tirs venaient de batteries composées de jeunes volontaires féminines à peine sortie du lycée. Peu d'entre elles avaient déjà tiré au canon, faute de munitions d'instruction, et aucune d'entre elles n'avait été entraînée à viser des objectifs terrestres.
Néanmoins, en voyant arriver les blindés allemands, dont les équipages "semblaient penser qu'ils faisaient une simple promenade dominicale", les jeunes-filles avaient cessé de tirer sur les bombardiers et mis la hausse à zéro pour tenter d'atteindre leurs nouvelles cibles avec leurs malheureux canons de 37mm (1)
(...) "Jusqu'à la fin de l'après-midi, déclara un tankiste allemand, nous avons dû rendre coup pour coup à trente-sept positions de canons antiaériens servis par des femmes d'une remarquable ténacité. Le combat n'a cessé que lorsqu'elles ont toutes été détruites.
Les tankistes allemands furent horrifiés lorsqu'ils s'aperçurent qu'ils avaient tiré sur des femmes. Les Russes, eux, persistent à juger ces scrupules étrangement illogiques, alors que, le même jour, les bombardiers de Richtofen (2) avaient massacré des milliers de femmes et d'enfants.
A Stalingrad, de toute manière, les Allemands apprirent rapidement à perdre leurs illusions sur le sexe réputé faible. "Il est complètement faux, écrivit un officier, de parler de "soldats en jupons" pour les femmes russes. Elles ont été préparées de longue date au combat et sont capables d'occuper tous les emplois militaires (...) Les soldats russes les traitent avec la plus grande prudence" (3)
1) Beevor, page 156
(2) stratège brillant, ancien commandant de la Légion Condor en Espagne, responsable du bombardement de la ville de Guernica en 1937, puis de celle de Belgrade en 1941, Wolfram von Richthofen fut nommé maréchal en 1943, à l'âge de 47 ans. Atteint d'un cancer, il mourut en juillet 1945, alors qu'il était prisonnier des Américains
(3) Beevor, page 158
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