Karl Brandt, Medecin d'Hitler - Un destin tragique
Construit autour du procès de vingt-six médecins nationaux socialistes,
ce film retrace les atrocités commises par la médecine sous le régime nazi en s'intéressant à un cas troublant, celui de Karl Brandt, le docteur personnel de Hitler.
En Allemagne, les trois quarts des praticiens faisaient partie d'organisations nazies.
Il est vrai que dès 1933 les médecins juifs ont de plus en plus de difficulté à exercer leur métier.
Cela libère de la place pour de nouveaux venus qui ne demandent qu'à collaborer avec un régime qui leur promet du travail et un système de santé rénové.
Certes, le gouvernement tiendra ces deux promesses et fera faire à la médecine des progrès.
Mais il mettra ces avancées au profit de son entreprise de destruction massive.
Ainsi, la mise en place du dépistage de la tuberculose par radio est détournée pour servir au repérage et à l'élimination des Juifs et des Polonais malades.
Expérimentations humaines, usage intensif de l'euthanasie (à l'égard des handicapés, des personnes âgées, des enfants malades...), participation à la "solution finale",
ce documentaire retrace, à l'aide de reconstitutions, de témoignages et d'archives filmées, les atrocités que le régime nazi a fait commettre aux médecins.
Les images du procès de vingt-six d'entre eux en 1946 servent de fil conducteur.
Parmi les accusés, les réalisateurs se sont intéressés à un destin troublant, celui de Karl Brandt, le médecin personnel de Hitler.
Qu'est-ce qui a poussé ce chirurgien doué, fervent admirateur du Dr Albert Schweitzer, à se compromettre à ce point avec les nazis ?
Le procès et le journal intime de celui qui fut le haut-commissaire du Reich pour les questions de santé répondent en partie à cette question.
Nazi, Karl Brandt le fut en partie par loyauté envers Hitler qu'il admirait,
par idéalisme - il voyait dans la politique d'euthanasie qu'il mit en place une manifestation suprême d'humanité - et par obéissance.
"Je n'ai pas envisagé qu'un décret du chef d'Etat puisse m'amener à commettre un acte criminel", déclara-t-il à l'audience.
Bien qu'il n'ait directement participé à aucune action antisémite, il sera condamné à la pendaison en raison de ses hautes responsabilités.
Mais si la justice a tranché dans son cas, elle est restée impuissante vis-à-vis d'autres médecins, qui, malgré les barbaries qu'ils ont accomplies,
l'ont fuie et ont parfois pu poursuivre une brillante carrière après la guerre.
Note MetastazKamikaz : 10/10
Arte
Durée : 1h24