Je ne sais pas si il y a déjà une page consacré à ce film, alors, j'en consacre une.
Le film, "Le destin d'un homme", réalisé par Sergueï Bondartchouk (dont c'est le premier film en tant que réalisateur, avant, il avait joué dans une dizaine de films) en 1959 d'après un roman de Mikhaïl Cholokhov publié en 1957. Sergueï Bondartchouk y joue dans ce film, le personnage principal, un ex soldat soviétique du nom d'Andrei Sokolov, qui raconte son histoire, son parcours pendant la guerre.
J'ai trouvé le film sur dailymotion en deux parties et sous titrée en anglais.
Avis personnel : La seconde moitié des années 1950 aura été une période brillante pour le cinéma soviétique. Ce sont quand même des années où des films comme "Quand passent les cigognes", "La ballade du soldat" ou même "L'enfance d'Ivan" (sorti en 1962) ont été réalisé. Ce que j'ai l'impression, c'est que cette période fut l'occasion pour certains de s'exprimer au delà du carcan habituel "Pour la patrie, pour Staline" et de parler de choses dont il n'était pas question d'évoquer au sujet de la guerre. Après tout, on est dans une époque de déstalinisation. Par exemple, "Quand passe les cigognes" aborde le thème universel des planqués (même si c'est pas le sujet principal du film) et surtout de comment l'arrière (notamment au travers du personnage principal, Véronika) tient dans cette guerre. "La ballade du soldat" se concentre sur un jeune soldat, Aliocha, en permission et qui est confronté à plusieurs situations. Je ne dis pas que l'héroïsme, ou tout simplement le courage, est absent de ces films, mais il n'en constitue pas le thème principal. Et "Le destin d'un homme" dans tout ça ? Je trouve que ce film est de la même veine. Le film se concentre sur le parcours d'un soldat, Andrei Sokolov, avant la guerre, quand on le voit fonder une famille, élever ses enfants. On le voit pendant la guerre, notamment lorsqu'il est prisonnier. C'est pour le film l'occasion de montrer la manière dont les prisonniers ont été traités par les Nazis comme du bétail corvéable à merci. "Les communistes, les commissaires, les officiers et les juifs, deux pas en avant !" crie un officier allemand. L'extermination des juifs est évoquée dans ce film, comme quoi, la shoah n'était pas inconnue en URSS. Et puis notre soldat parvient à rejoindre l'armée rouge (je vous passe les détails, bien sûr !) et la guerre se termine. Notre héros revient alors dans un pays ruiné où de nombreux hommes sont morts à la guerre et où des orphelins grandissent dans les rues. C'est l'évocation d'un douloureux traumatisme qui est encore largement présent à cette époque (on peut penser qu'il est encore là aujourd'hui !). Mais en conclusion du film, après tous ces malheurs et ces souffrances, le film nous offre une note d'espoir, et je dois vous avouer que... cette note d'espoir m'a arraché une larme... de joie ! Comme quoi, il faut toujours espérer ! Bref, "Le destin d'un homme" n'a peut être pas la même notoriété que "Quand passe les Cigognes" ou "L'enfance d'Ivan" mais c'est pour moi un très bon film (il a eu le grand prix au premier festival international du film à Moscou en 1960) et c'est pour ça que j'y consacre une page sur le forum.