Indiana Jones, une saga de légende. Mais si le célèbre personnage de l’archéologue au chapeau était une copie lointaine d’un nazi?
Nous sommes en 1977 sur une plage d’Hawai. Steven Spielberg et George Lucas prennent des vacances. C’est ce dernier qui propose à Spielberg le scénario d’Indiana Jones. Avec la suite qu’on connaît : Un succès phénoménal, et la révélation de l’icône Harrison Ford.
Spielberg et Lucas ont-ils été influencés par des explorateurs? Spielberg et Lucas disent s’être surtout inspirés de films des années 40 comme « The Perils of Nyoka » (1942). Mais il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des personnages qui ressemblent fortement à notre héros au chapeau.
On cite souvent un personnage lorsque l’on parle du modèle d’Indiana Jones : Roy Chapman Andrews, un archéologue anglais. Séducteur, intrépide, cet aventurier qui partit à l’aventure dans le désert de Gobi ressemble en effet fortement à notre Indi. La peur des serpents, l’absence de peur face au danger, la fougue sont autant de qualités qui le rapprochent du professeur Jones.
Mais un autre homme, moins connu, aurait pu lui aussi servir de modèle à Indiana Jones, et ce, malgré les dires de son créateur. Cet homme, c’est Otto Rahn. Un SS au service d’Heinrich Himmler.
Otto Rahn, né en 1904, était un élève brillant. Il suivit des cours de droit, puis de littérature et de philologie. Mais ce qui le passionnait le plus, c’était l’étude des mythes anciens, de l’histoire des cathares, ou encore des légendes comme celle du roi Arthur ou de Parzifal.
À tel point que Rahn, après l’étude de légendes orales véhiculées par les troubadours du Moyen-Âge, fut persuadé d’avoir trouvé la piste du Graal, cette relique sacrée qui aurait recueilli le sang du Christ.
Il organisa plusieurs expéditions dans le sud de la France, où avaient vécu la majorité des Cathares, afin de retrouver la relique, qui selon la légende, apporterait de grands pouvoirs à celui qui la trouverait. Il visita les châteaux comme Montségur, étudia les plans des grottes de l’Ariège, d’éventuels souterrains. Il était persuadé que les Cathares, décimés par la croisade organisée contre eux au XIIIème siècle, avaient caché le Graal et laissé des traces pour le retrouver.
Mais malgré d’âpres recherches dans les différentes grottes d’Occitanie, la quête fut infructueuse. Otto Rahn revint alors en Allemagne et il écrivit un livre sur son aventure: Croisade contre le Graal. Une aventure qui ressemble fortement à celle d’Indiana Jones.
Et c’est au moment où Rahn rentra en Allemagne qu’Heinrich Himmler, chef suprême de la SS, intervint dans la partie. Un homme comme Otto Rahn, avant l’avènement du IIIème Reich, n’était pas pris au sérieux au sein des cercles intellectuels allemands. On le considérait comme un clown, obsédé par les contes de fée. Mais l’arrivée des nazis changea la donne. On le sait, Himmler créa, au château de Wewelsburg, un centre occulte du nazisme, qui étudiait notamment les mythes anciens et les légendes. Himmler et d’autres dignitaires nazis s’intéressaient à tout ce qui avait attrait à l’ésotérisme et à l’occultisme.
Himmler en 1934
On ne peut donc pas être surpris qu’Himmler ait été très intéressé par la lecture de la thèse d’Otto Rahn, lui qui croyait aux légendes arthuriennes, qui célébrait les fêtes païennes, et qui participait à des rituels et des messes noires.
Il approcha Otto Rahn en 1934, en lui proposant de financer ses recherches sur le Graal. Une seule condition, que Rahn intègre l’ordre noir de la SS. Otto Rahn était ruiné, criblé de dettes, et toujours aussi passionné par sa quête. Il accepta l’offre d’Himmler en 1935, par opportunisme, et fut incorporé à l’Ahnenerbe, une institution composée d’universitaires chargée d’étudier l’héritage ancestral (le but était de prouver scientifiquement que la race allemande était une race supérieure).