Ralliement à la France libre
L'appel du 18 Juin 1940 de De Gaulle dans lequel il indique vouloir continuer la lutte contre l'occupant à partir de l'Empire français parvient jusqu'en Nouvelle-Calédonie.
L'idée du ralliement au mouvement fait des émules dans le territoire, particulièrement parmi les « Broussards », les colons français de l'intérieur rural de la Grande-Terre. L'exemple de l'archipel voisin des Nouvelles-Hébrides rallié le 20 juillet 1940 sous la direction de son commissaire résident, Henri Sautot, pousse les Gaullistes calédoniens à réclamer une rupture avec Vichy. Ils contactent le Général qui les presse à organiser un mouvement de résistance afin d'organiser le ralliement.
Le 18 août, de la dynamite explose dans les jardins de la résidence du gouverneur. Un conseiller général le prévient que sa sécurité ainsi que celle de sa famille ne peuvent plus être assurées sur l'île. Le gouverneur, fortement éprouvé par les évènements demande de l'aide de Vichy, soulignant qu'il n'est plus en mesure d'assurer le maintien de l'ordre. Vichy décide alors l'envoi de l'aviso Dumont d'Urville commandé par le capitaine de frégate Toussaint de Quièvrecourt, fidèle à Vichy, qui arrive en rade de Nouméa le 23 août.
Dans le même temps, le gouvernement de l'État français demande à Pélicier de réserver la production minérale du territoire au Japon, le mettant ainsi en porte-à-faux avec les autorités australiennes qu'il avait convaincu d'acheter une partie significative du nickel calédonien afin de soutenir la colonie. Le conseil général est alors dirigé par Alfred Rapadzi, directeur de la Société Le Nickel, principale entreprise minière de la colonie. Ce dernier sait que la rupture avec les Britanniques conduirait à l'arrêt des exportations, la fonderie de l'île étant dépendante du charbon australien. Sous son influence, le conseil général décide de pousser le gouverneur au départ. Une résolution est prise en ce sens le 28 août et un câble envoyé à Vichy. Le capitaine de frégate Toussaint de Quièvrecourt du Dumont d'Urville exprime lui aussi sa défiance à l'égard de Pélicier auquel il reproche de ne pas avoir adopté une position ferme en demandant son remplacement.
Vichy décide alors de nommer le lieutenant-colonel Maurice Denis, alors à la tête de la garnison de la colonie, gouverneur par intérim. Le lendemain de cette prise de pouvoir, le 30 août, Sir Harris Luke, gouverneur de Fidji, dont la venue était prévue de longue date, arrive à Nouméa. Une foule l'accueille au port, brandissant drapeaux de la France libre et de l'Empire britannique. Le croiseur de la Marine royale australienne, le HMAS Adelaide de la classe Town force le gouverneur français à rembarquer sur le Dumont d'Urville.
HMAS Adelaide
À la suite de l'attaque de Pearl Harbor du 7 décembre 1941, la population japonaise du territoire, 1 340 hommes, tous civils, est arrêtée, internée, déportée en Australie en camp de détention (Tatura), puis après 1945 interdite de retour sur le territoire : biens spoliés, familles (mixtes) dépréciées, mémoire refoulée…
Installation des troupes americains
Le 12 mars 1942, 17 000 Américains débarquent à Nouméa (10 000 habitants environ, 10 605 en 1946, et un peu plus de 50 000 pour l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie), sous le commandement du général Alexander Patch, accueilli par le haut-commissaire Georges Thierry d'Argenlieu.
112e US Cavalery a Noumea
La Nouvelle-Calédonie devient une importante base aérienne lors de la bataille de la mer de Corail. Nouméa devient le Quartier Général du Pacifique, base arrière de défense et de contre-attaque des Alliés. Le premier grand combat du Corps Expéditionnaire Américain, la 23e division d'infanterie American New Caledonian Division, depuis le Pentagone d'Anse-Vata, est la bataille de Guadalcanal, d'août 1942 à février 1943, dans le sud des îles Salomon.
L'arrivée de l'armée américaine signifie :
aménagement ou réaménagements de 16 aérodromes : la Tontouta, Magenta, plaine des Gaïacs, Koumac...
OS2U americain
dépôts de munitions, et de carburants,
batteries d'artillerie, filets de protection anti-sous-marins...
nouveaux quartiers : Motor-Pool, Receiving (avec théâtre-cinéma en plein air), casernes,
centres hospitaliers : Anse Vata, La Conception, Dumbéa, Bourail-nord...
produits alimentaires : chocolat, chewing-gum, crème glacée, whisky, vitamines, cigarettes blondes...
infrastructures : routes (1960 km), ponts métalliques, adduction d'eau, raccordement au réseau électrique, modernisation des ports,
matériel de chantier : bulldozer, pelleteuses, camions Dodge, jeeps, tracteurs agricoles, hangars métalliques en demi-lune (quonset hut (en)), etc.,
agriculture : graines, engrais, engins mécaniques,
nombreux emplois, de toute catégorie : manutentionnaire, docker d'urgence économique ou militaire, traducteur, laverie, boulangerie, restauration rapide, boutiques à souvenirs...
bons salaires égalitaires en dollars, (dollars touques), et augmentation du coût de la vie,
sports : boxe, catch, base-ball...
culture américaine : musique, danse, fête (réconfort), dancings, night-clubs (Tivoli, Tiaré, Cintra, Hôtel Central), théâtres, salles de bal, concerts de jazz, westerns, cartoons...
mixité américaine : moindre discrimination...
Ile de Nou
Au maximum, 130 000 hommes et femmes (Américains et Néo-Zélandais) sur le Caillou. En tout, 1 200 000 soldats américains transitent par la Nouvelle-Calédonie.
De 1942 à 1945, la Nouvelle-Calédonie constitua par ailleurs une des bases arrières essentielles et une pièce maîtresse des troupes américaines et alliées lors de la guerre du Pacifique, contribuant notamment au déploiement stratégique et au soutien logistique de la guerre de reconquête menée par les forces américaines contre le Japon.
source
Wikipedia.fr