Les tentatives de créer des armes massives ont commencé naturellement plutôt (sur certains aspects, les prédictions des Allemands n'étaient pas pires que celles d'autres nations
en temps de guerre), mais se soldaient généralement par des échecs. Il y a trois manières de construire une meilleure arme antichars :
La première, c'est d'agrandir le caliber du canon. C'est l'option la plus évidente : si vous souhaitez faire plus de dégâts, vous avez besoin de plus gros canon.
En fait, pas vraiment. Cette approche a deux inconvénients majeurs. La première est tout aussi évidente : il y a des limitations quant à l'agrandissement de la taille d'un canon.
Les Allemands ont atteint leur limitation aux alentours du calibre 128 mm.
Agrandir le canon ne produit généralement pas beaucoup plus de pénétration de blindage. Bien que tirer de gros obus de 15 ou de 17 cm détruit à coup sûr un véhicule ennemi,
les inconvénients (temps de rechargement, logistique) sont bien trop importants pour rendre une telle arme utile.
Des projets d'énormes canons antitanks de 15 cm, et même de 17 cm, existaient sur le papier (le plus connu étant le Sturmgeschütz auf Fahrgestell Maus,
également connu sur Internet sous le nom de Jagdmaus, ainsi que son projet jumeau basé sur le châssis du E-100), mais ils étaient si farfelus qu'aucun prototype ne fut produit
et que le programme fut annulé fin 1944.
Le second inconvénient est lié au premier : il s'agit de la mobilité.
Sous forme de canon antitanks, même le PaK 43 (L/71) de 88 mm était difficile à utiliser, car il était lourd et peu maniable. Il pesait entre 4 et 5 tonnes selon le montage,
tandis que le très répandu Pak 40 75 mm ne pesait que 1.4 tonne.
Le PaK 44 12.8 pesait environ 10 tonnes et il était tout simplement bien trop lourd pour être utilisé de manière efficace.
La seconde méthode consiste à améliorer les principes relatifs aux munitions.
Un grand nombre d'obus cinétiques très intéressants ont été développés en Allemagne, notamment des obus à sabot séparable et des obus Pfeilgeschoss (APFSDS).
Bien qu'efficaces, ces obus avaient deux inconvénients majeurs. Pour commencer, les obus à sabot séparable produit en temps de guerre n'étaient pas vraiment précis.
C'était vrai pour les 2 camps.
Par exemple, les obus britanniques APDS 17pdr étaient horriblement peu précis (même si, sur le papier, leurs performances de pénétration étaient bien meilleures que celles des obus APCBC ordinaires), un problème qui fut résolu par le design FS, mais cela nous mène au second problème majeur, qui est leur coût.
Les pénétrateurs cinétiques à haute vélocité ont besoin de matériaux extrêmement durs pour être efficaces, en l'occurrence de tungstène.
Le tungstène, cependant, était très rare et très cher : des solutions alternatives furent prises en considération (sans beaucoup de réussite), comme les obus en uranium
(non appauvri, simplement de l'uranium). À la fin, il n'y avait tout simplement pas suffisamment de matériaux disponibles pour produire ces obus en quantité requise.
La 3e approche consiste à développer de nouveaux types de munitions, et c'est alors que des rumeurs surgirent à nouveau.
Vers 1945, on croyait que la seule façon de détruire un blindage aussi épais était d'utiliser des munitions à charge creuse
(également connues sous le nom de Munition explosive antichar ou HEAT - High Explosive Anti Tank).
Bien sûr, ces munitions HEAT n'étaient pas vraiment une nouveauté, car elles étaient disponibles depuis 1939 ou 1940 (elles avaient été développées avant la guerre).
Les armes antitanks existantes utilisant des obus HEAT (les lanceurs Panzerfausts et Panzerschreck étaient en service dans l'armée allemande) n'étaient cependant pas capables
de vaincre un tel blindage, et les performances des obus HEAT étaient imprévisibles.
Au final, tous ces efforts ne serviraient à rien et d'énormes quantités de ressources furent gaspillées pour concevoir une parade à quelque chose qui n'existait pas.
Épilogue
C'est ce que l'on crut lorsque la guerre se termina. Mais le 7 mai 1945, une grande parade militaire eut lieu à Berlin.
C'est alors que le nouveau tank lourd soviétique, le IS-3, fut présenté au public :
il causa une grave “crise de tank” aux militaires de l'Ouest.
Cette parade marqua le début de la première crise de tank d'après-guerre et généra le développement frénétique de blindés capables de vaincre une telle menace,
comme le Conqueror britannique.
Au final, la menace d'un super tank soviétique, que les Allemands craignirent tellement qu'ils décidèrent de dépenser d'innombrables ressources pour la neutraliser, s'avéra réelle.
Mais en temps de guerre, ce ne fut rien d'autre qu'une chasse aux fantômes.
IS-3 a l entrainement
source
aw.my.com