Le bâtiment a été identifié à 2370 mètres sous l’eau, au large de Toulon, plus de cinquante ans après sa disparation.
C’est une alliance entre les pouvoirs publics et des opérateurs privés qui a rendu possible l’identification de « la Minerve », pour le grand soulagement des familles des 52 victimes.
Le sous-marin, qui avait disparu le 27 janvier 1968, a été retrouvé dimanche soir à 45 km au large de Toulon, et à une profondeur de 2370 mètres.
Tout a débuté il y a plusieurs mois. En février dernier, la ministre des Armées Florence Parly annonce la reprise des opérations de recherches.
Toutes les précédentes tentatives se sont révélées infructueuses, et les familles des marins attendent depuis un demi-siècle pour pouvoir faire le deuil de leurs proches.
Mais cette fois, l’espoir est là : il s’agit de « profiter de la mise en service d’équipements de haute technologie », selon les mots de la ministre.
Une zone de recherche de 300 km²
Dans le détail, il y a d’abord le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), qui réalise de nouvelles études sismiques.
« On a aujourd’hui des connaissances des courants marins qu’on n’avait pas à l’époque, ce qui nous a permis de savoir comment les cours d’eau ont pu emporter l’épave »,
nous explique-t-on du côté de la Marine nationale. L’Ifremer a ensuite réussi à réduire le nombre d’échos sonores au fond de la mer.
Ces analyses permettent de circonscrire une zone de recherches d’une superficie de 100 milles nautiques au carré, soit environ 300 km².
« Ça représente plusieurs fois la surface de Paris. Et le fond de la mer, c’est de la moyenne montagne, ça varie de 300 m à 200 m », souligne la Marine nationale.
Un navire de la société privée américaine « Ocean Infinity », le « Seabed Constructor », arrive sur zone en début de semaine dernière.
C’est ce même bateau qui a permis de retrouver en novembre dernier le sous-marin « San Juan », au large de l’Argentine.
L’entreprise, spécialisée dans les recherches sous-marines, avait également été missionnée pour retrouver des débris de l’avion du vol MH370, mais sans succès.
Identification finale dimanche soir
Pendant soixante heures, plusieurs drones sous-marins raclent les profondeurs, à une distance de 8 m du fond et en adaptant leur hauteur de navigation.
L’analyse à la surface des images captées par ces appareils sans pilote permet de délimiter une zone très restreinte, où des éléments ont été repérés.
Dimanche, deux autres drones sont repartis à cet endroit précis. Et « peu avant 20 heures », l’identification du sous-marin a été officiellement validée.
« Les Américains en sont sûrs. Ils ont dû voir une inscription de la Minerve, mais il y a aussi plusieurs éléments possibles permettant de dire que c’est un vrai sous-marin », commente-t-on à la Marine nationale, qui n’avait pas encore davantage de précisions de la part d’Ocean Infinity.
L’annonce de la découverte a ensuite été faite ce lundi matin par Florence Parly, qui s’est réjouie du travail commun des pouvoirs publics et de l’opérateur privé américain.
« Grâce à leur action efficace, les familles savent désormais où reposent leurs proches », a-t-elle salué sur Twitter.
La ministre des Armées doit prendre la parole ce lundi après-midi depuis Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), où elle effectue une visite dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Elle a déjà annoncé qu’une cérémonie d’hommage serait bientôt organisée en mer, avec les familles des 52 marins de « la Minerve ».
La catastrophe reste par contre toujours inexpliquée.
Parmi les causes de l’accident envisagées, figurent une avarie en mer, une explosion, ou encore une collision avec un autre navire. Un dernier mystère qu’il reste à élucider.
source
msn.com