Malgré cela, Hitler « opère » encore dans son « bunker du Führer » à Berlin avec des armées et des divisions qui sont tout au plus, par leur nom, encore des troupes de combat
à part entière. C’est ainsi qu’il demande à un « groupe de l’armée » qui n’existe que sur le papier, sous le chef de groupe SS et lieutenant général des Waffen-SS Felix Steiner
de marcher du nord sur Berlin, ce qu’il ne fait pas.
Par la suite, le « Führer » donne l’ordre au groupe militaire mitte du maréchal général Ferdinand Schörner de marcher vers le nord sur Berlin.
Mais cette attaque ne se produira jamais non plus.
Carte des operations d Hitler retrouve sur son bureau dans le bunker par les soviets
Le « dernier espoir d’Hitler » est désormais la 12e armée du général Wenck. Avec les prétendus mots - « Wenck, je mets entre leurs mains le sort de l’Allemagne » - Hitler, le 25 avril,
a demandé a son plus jeune chef d’armée à d attaquer Berlin par le sud-ouest, désormais fermé.
Dans le même temps, les restes encerclés de la 9e armée du sud-est doivent s’en prendre à Berlin, ce qui est évidemment tout à fait illusoire.
Après tout, la 12ème armée de Wenck se met en mouvement aux premières heures du matin du 26 avril depuis ses locaux de déploiement à Fläming vers le nord-est de Potsdam
et Berlin. C’est la toute dernière attaque de la Wehrmacht dans cette guerre. Contre toute attente, les divisions allemandes progressent d’abord bien
dans la difficile zone forestière des deux côtés de l’autoroute du Reich Munich-Berlin. Une promenade n’est pas une avancée.
L’avancée de l’armée Wenck fait encore rêver Hitler de grandes « opérations » militaires.
Il faut tenir Berlin que deux à quatre jours, jusqu’à ce que Wenck et peut-être aussi des autres troupes qui s’approcheront et libèreront la capitale du Reich,
esquisse-t-il lors d’une réunion de situation dans le « Führerbunker ». Mais le reste des troupes de la 9e armée, désormais serrés sur une petite partie de la forêt à l’est,
ne luttent plus que pour leur propre survie. Et la 12e armée Wenck avance de plus en plus difficilement.
Le 28 avril, leurs troupes arrivent au complexe hospitalier de Beelitz-Heilstätten. Ici, 3 000 soldats allemands blessés sont libérés de l’attaque de l’Armée rouge
et transférés aux Américains par l’intermédiaire de la Croix-Rouge.
Le lendemain, les dirigeants de la 12e armée arrivent à Ferch au lac Schwielowsee.
De là, il reste 15 kilomètres jusqu’à Potsdam et 30 kilomètres jusqu’au bord du chaudron de Berlin. Mais les forces ne suffisent pas pour aller plus loin.
Au lieu de cela, les troupes de Wenck sont elles-mêmes menacées par les attaques des troupes soviétiques supérieures en nombre.
Dans la nuit du 30 avril, un message radio du chef de l’état-major de la Wehrmacht, le colonel général Alfred Jodl, est reçu par Hitler:
« La pointe Wenck est bloquée au sud de Schwielowsee.Son armée ne peut donc pas poursuivre l’attaque contre Berlin. »
Les derniers fantasmes de la victoire finale d’Hitler ont ainsi éclaté. Le même jour, il se suicide dans le bunker.
Dans l’historiographie militaire, on peut encore se demander si Wenck a jamais eu l’intention de marcher sur Berlin.
Pour beaucoup de ses très jeunes soldats, la lutte pour la capitale du Reich aurait sans doute signifié une mort certaine.
En tout cas, le soldat pionnier de l’époque, Genscher, a toujours été certain que Wenck s’est efforcé de ne pas gâcher son armée.
Au lieu de cela, il l’a conduite, elle et d’autres soldats allemands, vers l’Elbe et donc à la captivité américaine.