La Hofbräuhaus, et son passé Nazi

La Hofbräuhaus, un haut lieu de la capitale bavaroise. C’est un détour incontournable lors d’un séjour en Bavière.
C’est une des plus grandes brasseries d’Allemagne, qui peut accueillir jusqu’à 5000 personnes et l’affluence journalière dépasse parfois 30 000 personnes.








On y brasse une bière, la Hofbräu, que je conseille à tous. Une des meilleures de mon point de vue, après la Augustiner.
Cette bière, on la boit généralement dans des Maß, une chope en verre d’un litre, accompagnée de plats typiques bavarois (jarret de porc, poulet, knödel, etc.).

La Hofbräuhaus est fut crée par le duc de Bavière Guillaume V, afin de disposer d’une bière pour la cour de Bavière. La bière fut autorisée à la vente au public en 1828.
De nombreuses célébrités sont venues dans cette taverne: Lenine, Gorbatchev, J.F.Kennedy, Louis Armstrong, Arnold Schwarzenegger.





Elle est répartie sur trois étages. Une salle du bas, pouvant accueillir environ 1000 personnes, une partie restaurant au deuxième étage avec ambiance plus feutrée,
et une grande salle au troisième étage, qui ressemble fortement à un tonneau géant, et qui peut accueillir, là encore, 1000 personnes.
La brasserie est agrémentée d’une belle cour intérieur et de plusieurs terrasses.

Le décor de la salle du bas est simple.  Des longues tables en bois pouvant chacune accueillir huit personnes, des piliers blancs, un carrelage marron,
des lustres de ferraille qui projettent une lumière particulière (très jaune) et des peintures sur les plafonds: guitares, tonneaux, scènes de chasse.
On dirait une cantine du terroir géante. Et à l’endroit précis où sont accrochés les lustres, des drapeaux aux couleurs bavaroises…
Rien de choquant si on ne fait pas attention sauf que si on fixe plus de cinq secondes ces drapeaux, quelque chose cloche.
Ils ont une drôle de forme! Ils ressemblent à des svastikas!

Mais ne voulant pas paraître obsédé par le nazisme, j’ai préféré chercher avant de déclencher l’alarme. J’ai, tout d’abord, pris le menu.
Aucun indication, à la rubrique histoire, d’une quelconque participation à quoique ce soit lié au nazisme.
Une seule ligne qui nous indique que la Hofbräuhaus a été gravement endommagée par un bombardement en 1944.
Je commençais à croire que mon imagination me jouait des tours.

Après quelques recherches, il s’avère que les peintures sont bel et bien des croix gammees.
Après la guerre, alors que les propriétaires cherchèrent à peindre par dessus les croix gammées, ceux-ci ont assuré qu’on pouvait toujours les distinguer
malgré les différentes couches. Ils décidèrent alors d’en laisser le tracé et de peindre par dessus les couleurs bavaroises.
En 2007, les croix semblaient certainement trop visibles, et le propriétaire actuel décida de rejouter quelques drapeaux supplémentaires pour mieux les cacher… soit 62 ans
après la fin de la guerre.
Aujourd’hui, malgré les efforts, on distingue encore les svastikas, peintes dans les années 30 par les propriétaires de la célèbre brasserie.
Mais pourquoi le plafond de la Hofbräuhaus était-elle recouverte du symbole nazi, si elle n’avait rien à voir avec le NSDAP?

Avant 2007




Apres 2007

Elle a beau ne pas le mentionner, elle a beau vouloir le cacher, en avoir honte: la Hofbräuhaus fut un lieu presque mystique du nazisme.

C’est à la Hofbräuhaus que le DAP, futur NSDAP, fit son premier meeting de masse (audience de 70 personnes). C’est surtout dans la salle du troisième étage
(avec le toit en forme de tonneau) qu’Hitler présenta le fameux programme en 25 points devant deux mille personnes, le 20 février 1920.
Ce programme fut la base politique des nazis. Les agressions verbales du futur Führer à l’égard des juifs lui valurent l’acclamation des personnes présentes qui scandèrent:
« Fouettez-les, pendez-les! » Pas étonnant que la Hofbräuhaus ne soit pas très transparente à ce sujet.


Discours d Adolf Hitler du 20 fevrier 1920 a la Brasserie Hofbräuhaus a Munich







Une plaque commémorative en souvenir de ce discours avait d’ailleur été apposée sur le mur de la salle, à l’endroit où Hitler avait pris la parole.
Elle rappelait fièrement que le NSDAP avait été fondé lors de cette soirée.




La salle de nos jours.




Le 13 août 1920, Hitler présenta dans la brasserie, sa célèbre conférence intitulée « Pourquoi sommes-nous antisémites? ».
En tout, Hitler tint une dizaine de meeting en ce lieu, qui devint un symbole de la naissance du parti nazi et qui occupait donc une place de choix dans l’idéologie hitlérienne.
Hitler et ses partisans vinrent d’ailleurs chaque année de 1933 à 1939 pour célébrer la fondation du parti.

Le patron de l’époque (de 1930 à 1945) Hans Bacherl, semblait très disposé à l’égard du parti. Il allait même chercher lui même l’eau du Führer dans la cave gardée
par deux soldats SS en permanence. Oui, Hitler avait très peur d’être empoisonné… Je ne dispose pas plus d’information à son sujet.
Encore une personne ayant joué un rôle actif dans la montée du nazisme et qui a pu passé dans l’anonymat total après la fin de la guerre.
Pas moins de sept propriétaires se sont succédé de 1945 à aujourd’hui.
Tous ne sont pas nazis, c’est certain. Mais la Hofbräuhaus a choisi d’occulter son passé. Et c’est là le problème de Munich, par rapport à ses consoeurs Cologne ou Berlin:
elle semble ne pas assumer son passé, ou trop l’assumer…


1945,des officiers americains de la 45e Division d Infanterie devant la Brasserie




source
allemagnenazie.wordpress.com

C'est donc la fameuse et tristement célèbre brasserie de Munich, ou Hitler s'est fait la main, euh... la voix !
Bel endroit.
L'avais jamais encore vue ...

J y suis alle 2 fois,en 2011 et 2019 et je ne connaissais pas le passe nazi de cette brasserie a l epoque.
La derniere fois,j y suis alle en septembre 2019 en plein Octoberfest,pas moyen d avoir une place,c etait plein partout!

La chope d’Hitler a la Brasserie Hofbräuhaus

Il existe une légende tenace, que l’on apprend en fréquentant régulièrement la brasserie et qu’on a la chance de rencontrer des vieux bavarois, habitués des lieux.
Pour cela, il est nécessaire de parler allemand (voire Bavarois… Bonne chance!) ainsi que d’aimer les chapeaux à plume et les grosses moustaches!
Une fois cette barrière derrière vous, la conversation et la soirée peuvent être intéressantes et (très) folkloriques!

Les habitués de la Hofbräuhaus ont droit à quelques privilèges. Ils ont leurs tables réservées, et leurs casiers pour ranger leurs chopes de bière.
Il ne s’agit pas de Glasskrug (chope en verre), dans laquelle le visiteur lambda aura le droit de boire son litre de mousse, mais généralement de Reliefkrug (chope avec reliefs).

Une chope de Munich, avec un dessin de la Hofbräuhaus et le sigle de la bière du même nom. Elle est souvent refermée à l’aide d’un couvercle en ferraille pour éviter que la bière ne perde son pétillement. Un véritable outil de spécialiste!




Ce Reliefkrug pourra être lavé et rangé dans un casier avec un cadenas, afin d’empêcher tout intrus qui souhaiterait poser ses lèvres sur le calice sacré.
Le Reliefkrug est une chope ornée, comme son nom l’indique, de motifs en reliefs. Souvent, ces motifs représentent la ville d’origine du possesseur de la chope,
et la bière qui y est associée.

Lorsque vous avez déjà bu quelques mass, que l’heure tourne, et que les tables commencent à se vider, les langues commencent à se délier.
Et les vieux de la vieille commencent à lâcher certaines informations. Ces casiers sont en place depuis plus de cent ans.
Certains casiers sont donc peut-être fermés depuis des générations, et tombés dans l’oubli.





Or on le sait, Hitler avait ses habitudes dans la brasserie. Les nazis y avaient même leur quartier général pendant un temps.
Selon les habitués, qui semblent certains de leurs informations, la chope d’Hitler repose encore dans un de ces rangements, attendant toujours le retour de son propriétaire.
Je vous avoue, l’information vous donne des frissons. Cela peut-il être vrai?


Hitler buvait de l’alcool.

On peut le lire partout, Hitler aurait été végétarien, il ne buvait pas et ne fumait jamais. En ce qui concerne la cigarette, on peut être certain de l’information.
Il considérait le tabac comme « la revanche de l’homme rouge sur l’homme blanc pour lui avoir fait découvrir l’alcool », référence aux indiens d’Amérique.

En revanche, Hitler n’était certainement pas végétarien, il consommait de la viande, beaucoup de témoins proches du Führer l’ont affirmé.
Un de ses plats préférés était d’ailleurs le Luberknodl, des boulettes faites à base de foie de boeuf ou de veau haché servies avec de la soupe.
Il buvait également. Avec modération, mais il ne s’en cachait pas. On a d’ailleurs une preuve confondante: un homme a retrouvé dans sa propriété ( un château situé en Saxe)
une cache d’alcool datant de 1944 et ayant formellement appartenu à Hitler.

Hitler aurait donc très bien pu avoir son casier. D’autant que le propriétaire de l’époque lui était dévoué, et qu’il aurait pu lui faire cet honneur, même si le Führer
ne buvait pas beaucoup.

Il est donc tout à fait possible que la chope d’Hitler soit encore à la Hofbräuhaus. Comment en être certain?
On ne peut pas poser cette question à la direction de l’établissement, qui risquerait de nous envoyer paître.
En revanche, j’essaierai de demander quelle est la plus vieille chope existante dans ces casiers. Cela entretiendra certainement le doute, si la réponse à cette question
se situe aux alentours du début du XXème siècle. Je vous tiendrai bien entendu informé!


source
allemagnenazie.wordpress.com

Végétarien ou non, Hitler avait des flatulences prononcées.
Sympa pour ses collaborateurs !...

La bière et le nazisme à Munich

Walter Louis Dorn, conseiller du gouvernement militaire américain dans l’Allemagne occupée après 1945, déclarait:
« Quand les journalistes reporters cherchaient des nazis encore au pouvoir, ils voyageaient souvent de Frankfurt vers Munich ».
On le sait, la Bavière fut à l’origine du nazisme, la capitale du mouvement lors de l’apogée du Reich, et un nid d’anciens nazis après la guerre.
Beaucoup de criminels comme Anton Malloth (gardien de prison de la Gestapo qui a battu à mort des centaines de prisonniers) purent passer des jours heureux
dans la capitale bavaroise, peu inquiétés par la justice et les politiques.

Mais pourquoi Munich a-t-elle été à l’origine de l’avènement du IIIème Reich?
Une théorie a vu le jour dans les années 90 grâce à l’historien David Clay Large, afin de comprendre pourquoi la capitale bavaroise a permis à un petit parti parmi tant d’autres
de devenir la première force politique d’Allemagne.

L’une de ces réponses est la figure de proue de la Bavière : la bière.
Munich est bien entendu connue à travers le monde pour sa célèbre Oktoberfest, ou fête de la bière, où la mousse coule à flot.
Environ 6 millions de litres de bière sont consommés en 2 semaines chaque année. Munich est également connue pour ses brasseries et ses Biergarten
qui accueillent les munichois tout au long de l’année. Et le phénomène n’est pas nouveau.
Les brasseries, les Biergarten, l’Oktoberfest, existaient déjà lorsqu’Hitler, arriva à la gare de Munich avec sa petite valise, le 25 mai 1913.

Après la première guerre mondiale, c’est bien connu, l’Allemagne fut plongée dans la crise et la misère.
Les réparations imposées par les Alliés au vaincu furent insoutenables pour la population. En temps de crise, la consommation d’alcool augmente logiquement.
Ce fut le cas dans toute l’Allemagne. Mais la Bavière fut un cas tout particulier. Ses Biergarten et ses brasseries se tranformèrent en véritable agoras.
On y parlait politique, on débattait, on se bagarrait. Et on y buvait beaucoup.

En effet, à Munich, on ne boit pas une pinte, on boit un litre. Une Mass. Ce qui incite à l’ivresse.
Un mélange bière/politique qui fut très spécifique à l’état de Bavière. Hitler disait d’ailleurs du peuple:
« Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues. »
On peut donc imaginer que le peuple, plongé dans la pauvreté, éprouvant du ressentiment d’avoir perdu la guerre, et complètement ivre, puisse être attiré par un homme parlant
de choses simples, de vengeance, d’ennemi, de grandeur. L’analyse peut sembler un peu facile.
Mais on ne peut nier que c’est bien au sein de gigantesques brasseries telles que la Hofbräuhaus ou la Bürgerbräukeller qu’Hitler a acquis peu à peu sa popularité.

Discours d’Hitler à la Bürgerbräukeller




L’historien rappelle d’ailleurs que le célèbre Putsch de la brasserie, fut entrepris le matin suivant une nuit de beuverie à la Bürgerbräukeller où furent brisées 147 chopes de bières
dans le chaos. C’est donc un groupe de personnes sous l’effet de l’alcool, qui entreprit la fameuse marche du 9 novembre 1923.


L’arrogance bavaroise

Selon David Clay Large, un autre facteur qui a également permis la création d’Hitler, c’est la mentalité bavaroise.  
Cette société bavaroise, très arrogante, très traditionnelle et fière de ce qu’elle est. « Mia san mia » comme dit le dicton bavarois:
« Nous sommes ce que nous sommes ». Cette mentalité a pu, selon lui, nourrir le nationalisme. Martin Hecht nous rappelle que l’étranger peut ressentir rapidement,
au sein de la Hofbräuhaus, la brasserie la plus célèbre du monde, ce mélange agressif de confiance en soi, de patriotisme local et ce sentiment de supériorité,
cette impression de dominer le monde qui habite le bavarois, et ce, encore de nos jours.
Ce sentiment, mélangé à la bière, aurait entrainé la désinhibition des premiers nazis et les aurait menés sur les chemins du succès.
Force est de constater, lorsque vous vivez en Bavière, que les bavarois ont une très haute opinion d’eux-même, persuadés d’être supérieurs aux autres,
ce qui leur vaut d’ailleurs une haine féroce de la part des autres Länder d’Allemagne. Les bavarois s’en moquent.

Ils portent fièrement leurs Dirndl et leur Lederhosen, vêtements traditionnels, symbole de la fierté et de la tradition bavaroise.
Peut-être ont-il oublié que le Dirndl, la robe à corsage, fut dessinée par le régime national-socialiste.






Une élite complaisante

Le dernier facteur de la naissance du nazisme, selon David Clay Large, est le rôle joué par les élites. Il souligne la responsabilité des élites bavaroises, qui furent complices,
voire acteurs de la montée du nazisme. Cette élite bavaroise traditionnelle réactionnaire, profondément anti-démocratique, a appuyé politiquement le nazisme.
Elle fit preuve d’un laxisme volontaire, à l’égard des premières exactions des nazis (bagarres de rue, élimination d’opposants communistes etc.).
Les sympathisants à l’égard de la cause nazie avaient infiltré les rouages de l’administration bavaroise (l’exécutif, la justice, la police), ce qui permit au NSDAP de prospérer.
On comprend peut-être mieux pourquoi Hitler ne fut condamné qu’à 5 ans de prison (il fit une seule année) pour sa tentative de putsch.

Pour résumer, selon David Clay Large, la naissance du nazisme à Munich est dûe à un savant mélange de beaucoup de bière, de mentalité arrogante, et de laxisme politique.
Il ne faut bien sûr pas oublier l’appui financier que reçut Hitler de la part de la bourgeoisie munichoise, qui participa amplement à la montée du NSDAP.

Comme quoi, il en faut peu pour faire basculer un pays vers un régime totalitaire.


source
allemagnenazie.wordpress.com

Je n ai pas vu l arrogance bavaroise "meme de nos jours" comme decrit l auteur lors de mes 2 sejours en Baviere.
Tres bien acceuilli par les locaux qui parlaient presque tous anglais.

Comme sur la photo,j ai ete surpris de voir pas mal de femmes asiatiques vivrent la-bas qui font des petits boulots (serveuses,femmes de menage,caissieres etc...)

La bière, fédératrice ? ...
Sinon, on peut se poser la question en effet de savoir pourquoi la Bavière a t-elle été le creuset du Nazisme, mais aussi pourquoi autant de criminels ont-ils pu échapper à la justice dans les années juste après guerre ?
Des éléments de réponse

Citation :

la naissance du nazisme à Munich est dûe à un savant mélange de beaucoup de bière, de mentalité arrogante, et de laxisme politique.
Il ne faut bien sûr pas oublier l’appui financier que reçut Hitler de la part de la bourgeoisie munichoise, qui participa amplement à la montée du NSDAP.

Je connais très bien, il y a environ 35 ans j'y bu des bières (en quantité non raisonnable) mais je conduisais pas. Pour "éponger" tout ça j'ai mangé du poumon de bœuf avec du pain ??? je sais pas mais c'était excellent et rapide pour remettre les idées en place. L'endroit est superbe.
Je vous conseille d'y aller.

En ce moment, ça doit être un peu calme...

naga a écrit:

La bière et le nazisme à Munich

Walter Louis Dorn, conseiller du gouvernement militaire américain dans l’Allemagne occupée après 1945, déclarait:
« Quand les journalistes reporters cherchaient des nazis encore au pouvoir, ils voyageaient souvent de Frankfurt vers Munich ».
On le sait, la Bavière fut à l’origine du nazisme, la capitale du mouvement lors de l’apogée du Reich, et un nid d’anciens nazis après la guerre.
Beaucoup de criminels comme Anton Malloth (gardien de prison de la Gestapo qui a battu à mort des centaines de prisonniers) purent passer des jours heureux
dans la capitale bavaroise, peu inquiétés par la justice et les politiques.

Mais pourquoi Munich a-t-elle été à l’origine de l’avènement du IIIème Reich?
Une théorie a vu le jour dans les années 90 grâce à l’historien David Clay Large, afin de comprendre pourquoi la capitale bavaroise a permis à un petit parti parmi tant d’autres
de devenir la première force politique d’Allemagne.

L’une de ces réponses est la figure de proue de la Bavière : la bière.
Munich est bien entendu connue à travers le monde pour sa célèbre Oktoberfest, ou fête de la bière, où la mousse coule à flot.
Environ 6 millions de litres de bière sont consommés en 2 semaines chaque année. Munich est également connue pour ses brasseries et ses Biergarten
qui accueillent les munichois tout au long de l’année. Et le phénomène n’est pas nouveau.
Les brasseries, les Biergarten, l’Oktoberfest, existaient déjà lorsqu’Hitler, arriva à la gare de Munich avec sa petite valise, le 25 mai 1913.

Après la première guerre mondiale, c’est bien connu, l’Allemagne fut plongée dans la crise et la misère.
Les réparations imposées par les Alliés au vaincu furent insoutenables pour la population. En temps de crise, la consommation d’alcool augmente logiquement.
Ce fut le cas dans toute l’Allemagne. Mais la Bavière fut un cas tout particulier. Ses Biergarten et ses brasseries se tranformèrent en véritable agoras.
On y parlait politique, on débattait, on se bagarrait. Et on y buvait beaucoup.

En effet, à Munich, on ne boit pas une pinte, on boit un litre. Une Mass. Ce qui incite à l’ivresse.
Un mélange bière/politique qui fut très spécifique à l’état de Bavière. Hitler disait d’ailleurs du peuple:
« Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues. »
On peut donc imaginer que le peuple, plongé dans la pauvreté, éprouvant du ressentiment d’avoir perdu la guerre, et complètement ivre, puisse être attiré par un homme parlant
de choses simples, de vengeance, d’ennemi, de grandeur. L’analyse peut sembler un peu facile.
Mais on ne peut nier que c’est bien au sein de gigantesques brasseries telles que la Hofbräuhaus ou la Bürgerbräukeller qu’Hitler a acquis peu à peu sa popularité.

Discours d’Hitler à la Bürgerbräukeller




L’historien rappelle d’ailleurs que le célèbre Putsch de la brasserie, fut entrepris le matin suivant une nuit de beuverie à la Bürgerbräukeller où furent brisées 147 chopes de bières
dans le chaos. C’est donc un groupe de personnes sous l’effet de l’alcool, qui entreprit la fameuse marche du 9 novembre 1923.


L’arrogance bavaroise

Selon David Clay Large, un autre facteur qui a également permis la création d’Hitler, c’est la mentalité bavaroise.  
Cette société bavaroise, très arrogante, très traditionnelle et fière de ce qu’elle est. « Mia san mia » comme dit le dicton bavarois:
« Nous sommes ce que nous sommes ». Cette mentalité a pu, selon lui, nourrir le nationalisme. Martin Hecht nous rappelle que l’étranger peut ressentir rapidement,
au sein de la Hofbräuhaus, la brasserie la plus célèbre du monde, ce mélange agressif de confiance en soi, de patriotisme local et ce sentiment de supériorité,
cette impression de dominer le monde qui habite le bavarois, et ce, encore de nos jours.
Ce sentiment, mélangé à la bière, aurait entrainé la désinhibition des premiers nazis et les aurait menés sur les chemins du succès.
Force est de constater, lorsque vous vivez en Bavière, que les bavarois ont une très haute opinion d’eux-même, persuadés d’être supérieurs aux autres,
ce qui leur vaut d’ailleurs une haine féroce de la part des autres Länder d’Allemagne. Les bavarois s’en moquent.

Ils portent fièrement leurs Dirndl et leur Lederhosen, vêtements traditionnels, symbole de la fierté et de la tradition bavaroise.
Peut-être ont-il oublié que le Dirndl, la robe à corsage, fut dessinée par le régime national-socialiste.






Une élite complaisante

Le dernier facteur de la naissance du nazisme, selon David Clay Large, est le rôle joué par les élites. Il souligne la responsabilité des élites bavaroises, qui furent complices,
voire acteurs de la montée du nazisme. Cette élite bavaroise traditionnelle réactionnaire, profondément anti-démocratique, a appuyé politiquement le nazisme.
Elle fit preuve d’un laxisme volontaire, à l’égard des premières exactions des nazis (bagarres de rue, élimination d’opposants communistes etc.).
Les sympathisants à l’égard de la cause nazie avaient infiltré les rouages de l’administration bavaroise (l’exécutif, la justice, la police), ce qui permit au NSDAP de prospérer.
On comprend peut-être mieux pourquoi Hitler ne fut condamné qu’à 5 ans de prison (il fit une seule année) pour sa tentative de putsch.

Pour résumer, selon David Clay Large, la naissance du nazisme à Munich est dûe à un savant mélange de beaucoup de bière, de mentalité arrogante, et de laxisme politique.
Il ne faut bien sûr pas oublier l’appui financier que reçut Hitler de la part de la bourgeoisie munichoise, qui participa amplement à la montée du NSDAP.

Comme quoi, il en faut peu pour faire basculer un pays vers un régime totalitaire.


source
allemagnenazie.wordpress.com

Je t'ai relu et je peux pas être d'accord avec toi sur tout, loin de là.
Ecraser A.H. est une chose mais qu'en est-il de la Russie en 1917 ?
Combien de morts de part et d'autre en ensuite ????????? La vodka y est-elle pour quelque chose ?  Je tourne ça à la blague mais il y a eu une époque et elle a été comme elle a été. On fait pas marche arrière.
Beaucoup de pays ont fait les mêmes erreurs, la France aussi d'ailleurs.
Bref c'est long et on sait.

Ce sont les propos de David Clay Large, pas les miens,ni ceux du blogeur qui a fait la traduction.
Je ne crois pas non plus a la conclusion de l article a part sur le dernier point:
"La naissance du nazisme à Munich est dûe à un savant mélange de beaucoup de bière, de mentalité arrogante, et de laxisme politique."

On peut parler aussi du financement du parti Nazi par de grande firmes americaines,ce qui aident beaucoup pour faire "les meeting
de campagne dans le pays.

naga a écrit:

Ce sont les propos de David Clay Large, pas les miens,ni ceux du blogeur qui a fait la traduction.
Je ne crois pas non plus a la conclusion de l article a part sur le dernier point:
"La naissance du nazisme à Munich est dûe à un savant mélange de beaucoup de bière, de mentalité arrogante, et de laxisme politique."

On peut parler aussi du financement du parti Nazi par de grande firmes americaines,ce qui aident beaucoup pour faire "les meeting
de campagne dans le pays.

Tu as raison j'ai répondu trop vite. Excuses moi.
Bonne journée.

Pardonne