Un article de Libération qui revient sur les préparatifs chinois concernant d’éventuelles sanctions qui les toucheraient et qui seraient similaires à celles qui touchent la Russie.
« Selon le « Financial Times », Pékin évaluerait l’impact de sanctions économiques similaires à celles infligées à la Russie
« Le quotidien britannique affirme que des dignitaires chinois auraient rencontré les représentants de banques nationales et étrangères pour se parer à d’éventuelles
sanctions économiques comparables à celles subies par la Russie.
En cas de conflit avec Taiwan ?
Que manigance donc la Chine derrière sa neutralité de façade dans le conflit opposant l’Ukraine à son « ami » russe ?
De par son partenariat stratégique avec Moscou, elle ne peut se résoudre à condamner l’invasion lancée par Vladimir Poutine le 24 février – et que Pékin qualifie
«d’opération militaire spéciale», reprenant la rhétorique du Kremlin. Mais tétanisées à l’idée que leur pays ne devienne une victime collatérale des sanctions américaines
et européennes, les autorités chinoises mesurent chacune de ses prises de parole sur le conflit. Une aide humanitaire a même été fournie à l’Ukraine début mars.
La Chine aurait même anticipé d’éventuelles mesures de rétorsion économique.
Selon le Financial Times, des responsables de la Banque populaire de Chine (la banque centrale chinoise) et du ministère des Finances se seraient réunis le 22 avril
avec des représentants de plusieurs banques nationales et internationales.
Au cours de cette assemblée, les dignitaires chinois auraient discuté de la manière dont ils pourraient protéger les actifs du pays à l’étranger contre les sanctions américaines
similaires à celles imposées à la Russie.
La menace d’une invasion de Taiwan
Le quotidien économique britannique rapporte qu’un haut responsable du ministère des Finances a alerté sur la capacité des Etats-Unis et leurs alliés à pouvoir geler les avoirs
de la Banque centrale chinoise en devises étrangères, comme ils l’ont fait avec la russe.
Il faut dire que ceux-ci sont considérables : Pékin détenait fin 2021 3 200 milliards de dollars en réserves de change, dont 1 000 milliards sont des bons du Trésor américain ».
Rassurez-vous mes amis, cela fait des années que les Chinois qui ne sont pas des perdreaux de l’année savent pertinemment que les Etats-Unis peuvent saisir
aussi bien leurs dollars que les obligations détenues.
Pourtant ce n’est pas ce que dit l’article de Libération qui affirme que « Yi Huiman, le président de la Commission chinoise des marchés, a ainsi demandé aux banquiers présents
ce que le pays pouvait mettre en œuvre pour protéger ces actifs colossaux, affirme le Financial Times.
Une inquiétude d’autant plus légitime pour Pékin que, selon une personne au fait de la réunion et interrogée par le journal, « le système bancaire chinois n’est pas préparé
à un gel de ses avoirs en dollars ou à une exclusion du système de messagerie Swift comme les Etats-Unis l’ont fait pour la Russie » ».
La réalité c’est que la Chine sait très bien ce qu’il l’attend lorsque Pékin ne voudra plus obéir aux oukases américains.
La punition comme celle reçue actuellement par la Russie et cela fait des années que la Chine s’inquiète de l’approche de l’extraterritorialité américaine.
Pour aller plus loin, dès 2007 Hongbing Song publie un ouvrage en mandarin appelé « la guerre des monnaies ». Peu importe ce que vous penserez de cet ouvrage
ou ce que vous entendrez dessus, il a été vendu à des millions d’exemplaires en Chine, tous les membres influents du PCC l’ont lu et il a fortement imprégné la pensée chinoise
et surtout la méfiance de Pékin à l’égard de la finance mondiale ce qui veut de la finance américaine.
Les Chinois savent très bien ce qu’il va se passer.
Et le journal Libération pense encore qu’il pourrait-être difficile « pour les Etats-Unis d’imposer des sanctions massives contre la Chine ».
Et d’ajouter, fataliste, que « ce serait comme si ces deux pays se détruisaient au cours d’une guerre nucléaire ».
Le mobile n’est pas la croissance mais la domination.
Le mobile n’est plus la croissance économique pure, mais la lutte pour les dernières ressources naturelles et la manière de les partager.
Encore une fois la Chine n’a pas besoin des excédents occidentaux et des 3 200 milliards de dollars de réserves.
Les Chinois savent depuis bien longtemps qu’ils seront perdus, mais retenez bien ceci :
Si pour Henri IV, Paris valait bien une messe, Taïwan vaut bien 3 200 milliards de dollars de monnaie de singe.