Le combat aerien
Le matin du lundi 5 octobre 1914, Joseph Frantz et Louis Quenault ont pour mission de mener une opération de bombardement sur les lignes allemandes du secteur
du fort de Brimont en larguant six obus de 75 ou 90 mm empennés, selon les sources.
Après que Quenault s'est installé derrière lui avec les obus et la mitrailleuse, Frantz fait décoller l'avion vers 8 heures du matin du terrain de Lhéry et monte à 2 000 m d'altitude.
La mission accomplie, il prend la direction du Chemin des Dames. Alors qu'ils survolent les lignes françaises, les deux hommes aperçoivent un Aviatik allemand.
Celui-ci est piloté par le sergent Wilhelm Schlichting, accompagné du lieutenant observateur Fritz von Zangen.
Ce dernier n'est armé que d'une simple carabine.
Frantz décide de l'attaquer. Son expérience, jusque là infructueuse, du combat aérien lui permet de savoir que ce n'est qu'en s'approchant au plus près de l'ennemi
— à moins de 10 mètres — qu'ils pourront l'abattre. En effet, à cause du manque de fiabilité de la mitrailleuse qui a tendance à s'enrayer, il faut tirer au coup par coup,
rendant toute tentative à distance très aléatoire.
Frantz place son avion derrière l'Aviatik, légèrement au-dessus de lui afin de faciliter le travail de son coéquipier.
Celui-ci ouvre le feu et, pendant un quart d'heure, tire avec régularité sur sa cible qui tente de lui échapper en effectuant une large spirale.
Au bout de quarante-sept balles tirées, la mitrailleuse Hotchkiss s'enraye et Quenault commence à démonter la culasse afin de la remettre en état.
À ce moment-là, l'aéronef allemand se cabre, s'abat sur son aile gauche et pique soudainement vers le sol en prenant feu.
Il s'écrase à proximité de Jonchery-sur-Vesle (Marne) sous les yeux du général Franchet d'Espèrey et de nombreux soldats de la 5e armée attirés par le spectacle.
Le général fait inhumer les corps des aviateurs ennemis vaincus avec les honneurs militaires.
Conséquence
Ce combat est la première victoire aérienne de l'histoire. Pour ce fait d'arme, Louis Quenault reçoit la Médaille militaire et Joseph Frantz, déjà titulaire de cette décoration,
est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Cette première victoire homologuée confirme l'opportunité d'équiper les avions avec des armes et relance l'intérêt de l'état-major français pour développer des systèmes
de mitrailleuses, alors qu'une partie des officiers souhaitaient concentrer les efforts sur le bombardement.
Plusieurs des grands journaux de l'époque, comme Le Figaro le 8 octobre et Le Temps le jour suivant, relatent l'événement.
Le communiqué de presse publié contient toutefois une erreur car il indique que les deux aviateurs ne décolèrent qu'après avoir repéré l'Aviatik au-dessus des lignes françaises,
dans le but de lui donner la chasse,.
Une cérémonie du centenaire a lieu le 5 octobre 2014 à Jonchery-sur-Vesle au cours de laquelle une plaque commémorative est installée en présence
des descendants de Joseph Frantz. Une exposition au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget dédiée aux aviateurs de la Grande guerre est inaugurée le même jour.
Le mémorial de l'événement à Muizon.
source
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