Le Short Stirling fut le premier bombardier lourd quadrimoteur britannique de la Seconde Guerre mondiale.
Il fut conçu et construit par Short Brothers sur des spécifications du ministère de l'Air en 1936 et entra en service en 1941.
Le Stirling connut une carrière opérationnelle avec le Bomber Command jusqu'en décembre 1943, étant remplacé progressivement par l'entrée en service
au sein de la RAF d'autres bombardiers quadrimoteurs en particulier le Handley Page Halifax (1940) et l'Avro Lancaster (1942).
Le Short Stirling ne pouvait pas voler aussi haut que le Halifax et le Lancaster car ses ailes avaient une dimension réduite pour pouvoir rentrer dans les hangars de l'époque.
Ce qui le rendait dorénavant vulnérable face à la flak allemande qui pouvait atteindre des altitudes supérieures à la hauteur maximale de vol du Short Stirling.
Toutefois les pilotes vantaient sa manœuvrabilité qui était proche d'un avion de chasse.
Le Short Stirling continua sa brillante carrière opérationnelle hors du Bomber Command (il effectua sa dernière mission avec le Bomber Command le 8 septembre 1944).
Il fut utilisé pour tirer des planeurs, larguer des parachutistes, larguer des vivres aux forces de la résistance à travers toute l'Europe occupée,
larguer des agents du SAS et du SOE mais aussi larguer des leurres anti radars pour le Bomber Command, etc.
La plupart de ces tâches très dangereuses ne nécessitaient pas de voler aux plus hautes altitudes que pouvaient atteindre le Halifax et le Lancaster.
Le Short Stirling participa en première ligne à toutes les grandes opérations aériennes de la Seconde Guerre mondiale :
D-Day (nuit du 5 au 6 juin 1944), Market Garden (septembre 1944), Varsity (mars 1945), libération de la Norvège, rapatriement de prisonniers, etc.
Il n'existe malheureusement plus d'exemplaires (ni les plans).
Le 'Stirling Project', en Angleterre, s'est donné la tâche de recréer les plans, avec l'aide d'anciens employés, et reconstruit actuellement le Short Stirling bout par bout,
en recréant au besoin certaines pièces avec entre autres l'aide d'entreprises.
2 383 exemplaires furent construits.
Conception et développement
Durant les années 1930, la Royal Air Force était principalement intéressée par les bombardiers bimoteurs.
Ces conceptions ont des exigences limitées au niveau de la production des moteurs et de l'entretien, postes devenus sensibles avec l'entrée en service
de nombreux nouveaux modèles.
Les limitations en puissance étaient si problématiques que les Britanniques investirent massivement dans le développement d'énormes moteurs de 2 000 chevaux
afin d'améliorer les performances.
Dans les années 1930, aucun n'était prêt pour la production.
Les États-Unis et l'URSS développaient des bombardiers avec quatre moteurs plus petits, qui se sont révélés avoir une excellente autonomie
et une bonne capacité en charge utile, donc en 1936, la RAF décida également d'étudier la faisabilité d'un bombardier quadrimoteur.
L'appel d'offre du ministère de l'Air, la Spécification B.12 / 36, avait plusieurs exigences :
la charge de bombes devait être de 6 350 kg avec une portée de 3 218 km ou une moindre charge de 3 629 kg sur 4 800 km (incroyablement exigeant pour l'époque),
la vitesse de croisière de 370 km/h ou plus à 4 600 m (15 000 pieds), et pour la défense trois tourelles (dans le nez, au milieu du fuselage et à l'arrière).
L'avion devait également pouvoir être utilisé pour le transport de 24 soldats, et devait pouvoir utiliser une catapulte pour le décollage.
L'idée était que l'avion puisse transporter des troupes dans les coins les plus reculés de l'Empire britannique, et les soutenir avec des bombardements.
Pour aider à cette tâche ainsi que pour faciliter la production, il devait pouvoir être démonté en pièces pour le transport par train.
Puisqu'il devait opérer depuis des aérodromes limités, il devait pouvoir décoller d'une piste de 150 m et dépasser des arbres de 15 m à la fin,
une spécification qui poserait des problèmes à la plupart des petits avions d'aujourd'hui.