L’an prochain, l’armée de Terre envisage de déployer jusqu’à 50 chars Leclerc en Roumanie...
Peu après le début de la guerre en Ukraine, et conformément à ce qui avait été décidé dans le cadre de l’Otan, la France a pris la direction d’un bataillon multinational,
déployé à Cincu, en Roumanie [mission « Aigle »].
Évidemment, en sa qualité de « nation cadre », elle fournit le contingent le plus important [environ 700 militaires], qui plus est doté de capacités de premier plan,
dont des CAESAr, des Lance-roquettes unitaires [alors que l’armée de Terre n’en possède plus que neuf], des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI],
des mortiers de 120 mm, des VAB du Génie et un escadron de chars Leclerc [soit 13 exemplaires].
Celles-ci sont complétées par un système de défense aérienne Mamba, mis en oeuvre par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
Cela étant, dans le cas où la situation viendrait à se détériorer dans la région, il est question de renforcer significativement – et rapidement – les capacités
de ce bataillon multinational. Et, dès lors, il reviendrait à la France de fournir un effort supplémentaire.
Mais encore faut-il se préparer à une telle éventualité, ce qui ne sera pas forcément une mince affaire quand on connaît les difficultés qui subsistent en matière
de « mobilité militaire » entre les pays européens…
Quoi qu’il en soit, le 29 février, devant le presse, le général Loïc Girard, qui a la double casquette de commandant adjoint de la division multinationale sud-est de l’Otan [HQ MND-SE]
et de haut représentant militaire de la France en Roumanie, a affirmé qu’un exercice était en cours de planification à cette fin.
Devant être mené durant le printemps 2025, il consistera à porter l’effectif du bataillon multinational au niveau de celui d’une brigade, ce qui suppora le renfort [temporaire]
de 3000 soldats de l’Otan et le déploiement d’équipements supplémentaires. L’armée de Terre fournira le gros des troupes.
« Il s’agit d’un exercice de l’Otan visant à tester à grande échelle le déploiement d’une brigade complète aux frontières de l’Europe dans un délai très court.
Cette brigade sera présente en Roumanie pendant plusieurs semaines pour s’entraîner, les troupes rentrant dans leur pays d’origine une fois l’exercice terminé »,
a expliqué le général Girard.
Ce renfort temporaire se traduira par l’envoi de CAESAr et de 37 chars Leclerc supplémentaires, ces derniers devant évidemment s’ajouter aux 13 déjà déployés à Cincu.
La dernière fois que l’armée de Terre a procédé à un déploiement aussi massif de chars Leclerc hors de France remonte à mai 2002,
à l’occasion d’un exercice blindé à l’étranger [EBE], organisé à Mykolayiv, dans l’est de l’Ukraine. Selon le blog Mars Attaque, 45 exemplaires avaient été ainsi mobilisés.
À l’époque, 281 chars Leclerc avaient été livrés – dans des standards différents – à l’armée de Terre.
Ce qui était à l’origine d’un problème de disponibilité, comme l’avait souligné un rapport parlementaire publié en octobre 2002.
Et cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler la situation actuelle, les 200 Leclerc encore en dotation devant être progressivement portés au standard XLR.
« Pour ce qui concerne les chars Leclerc, le faible niveau de disponibilité constaté jusqu’alors s’expliquait par diverses mises au point, tant de l’équipement que des personnels.
La mise en conformité des premiers exemplaires construits au cours des années 1990 avec les derniers standards devrait se répercuter de manière très significative
sur la disponibilité globale du parc, puisque le taux de disponibilité devrait atteindre 62 % cette année, contre 33 % l’an passé.
Cette situation ne correspond qu’à la montée en puissance du parc et ne traduit en aucune façon une mauvaise fiabilité du matériel,
comme le montre la disponibilité des Leclerc déployés au Kosovo, de l’ordre de 95 % », peut-on lire dans ce document.
Par ailleurs, d’ici le printemps prochain là, sans doute que la Roumanie a modifié sa législation, celle-ci ne permettant pas, actuellement, à des forces armées de s’entraîner
en « terrain libre », les manoeuvres devant avoir lieu obligatoirement sur des sites militaires.
Des sources de l’Otan ont confié à Europa Liberă România que de telles contraintes posaient un problème.
Ce qu’a d’ailleurs admis le général Gheorghiță Vlad, le chef d’état-major de la défense roumaine.
source
opex360.com