Le film " batle of honor " sur cette bataille, l'illustre très bien !
La prise de la vieille forteresse échoit à la 45e division d’infanterie (12e Corps d’Armée, 4e armée). Elle dispose pour en venir à bout de 12 batteries d’artillerie lourde (dont des obusiers géants de 280, 615 et même 800 mm qui peuvent tirer des obus brisants anti-béton de 1250, 2200 ou plus de 4000 kg. Sans oublier 9 batteries de Nebelwerfer, soit environ 500 pièces d’artillerie qui peuvent tirer jusqu’à 4000 obus à la minute. Les avions d’assaut JU-87, plus connu sous le nom de Stukasont aussi de la partie.
Cinq à dix minutes avant le barrage d’artillerie, des groupes d’assaut allemands, s’emparent par surprise des ponts sur le Boug. Le barrage d’artillerie s’abat sur Brest et toute la région à 3h 15 matin. Dans ses mémoires, le pasteur Rudolf Gschöpf, l’un des acteurs du drame écrit :
« Nous pensions que de la forteresse il ne subsistait plus qu’un amas de ruines. Nous fûmes déçus : les Russes…avaient rapidement compris de quoi il retournait. Ayant constitué à la hâte des nids de résistance, ils s’accrochaient aux ruines avec une opiniâtreté incroyable ».
La forteresse va devenir pendant les premiers jours de l’invasion, le principal point de résistance soviétique dans ce vaste secteur de Biélorussie couvert de forêts.
3)La prise des forts.
Barge d'assaut allemands.
Le fort de Volhynie.
Après le déluge d’artillerie, le commissaire politique Nikolaï Bogateïev organise la défense de l’hôpital, mais mal armés et à court de munitions, les allemands prennent l’hôpital le 22 juin vers midi. Les combats dans le fort se poursuivront jusqu’au 25 juin.
Le fort de Terespol.
Dès le déclenchement de l’assaut, les Stossstruppen allemandes réussissent à pénétrer dans le fort, mais elles en sont rejetées dans la journée, après plusieurs heures de combat. Pourtant la garnison de 300 hommes ne compte que des garde-frontières, des élèves de l’école des conducteurs, une compagnie de transport, une section de sapeurs, des cavaliers et des sportifs. Ne voyant aucune issue, l’infériorité étant trop manifeste, le commandant du fort donne l’ordre d’effectuer deux sorties. Le 1er groupe parvient à rejoindre dans la nuit du 24 au 25 juin le fort de Volhynie au prix de très lourdes pertes. Le 2nd groupe très éprouvé aussi rallie la citadelle le 30 juin.
Les combats pour le nettoyage du fort vont se prolonger pendant les premiers jours de juillet. 15 défenseurs seulement y survivront. Mais, du côté allemand, les pertes seront également très lourdes dans les rangs du 3e bataillon du 135e RI et du 1er groupe du 99e régiment d’artillerie.
Le fort de Kobrine.
C’est le plus grand des forts détachés. Un millier d’hommes en assurent la défense au moment de l’assaut. Malgré leur infériorité , les défenseurs, sous l’impulsion du commissaire politique Nikolaï Nestertchouk et du lieutnant Ivan Akimotchkine, parviennent à tenir leurs positions le 22 juin au soir.
Le 29 juin, la Luftwaffe bombarde le fort avec des bombes de 500 kg. Le sergent Rodion Semeniouk, miraculeusement rescapé des combats et de la captivité exhumera, 15 après, le drapeau du 393e Groupe autonome d’artillerie antiaérienne qu’il avait enterré durant le siège.
La citadelle.
Les soldats de la 84e RI soviétique, de la 333e et de la 44e vont se battre fanatiquement, sous l’impulsion du commissaire politique Efim Fomine, menant même des contre-attaques.
Le 24 juin, l’adversaire exerce un nouvel effort et engage des renforts mais les russes résistent. Alors que les avant-gardes blindées allemandes sont à 250 km plus à l’est, Brest résiste toujours. Fomine, Semeniouk et Zoubachev savent que le combat est sans issue, c’est pour cela qu’ils tentent plusieurs sorties qui se solderont pas des échecs coûteux.
Le 27 juin, les mortiers super-lourds allemands de 540 à 600 mm commencent à tirer sur la citadelle.
Le 29 juin, nouvel ultimatum infructueux adressé aux assiégés.
Début juillet, les allemands occupent la majeure partie de la forteresse. Fomine sera fusillé, Zoubachev mourra en captivité en 1944 au camp de Hamelburg.
Le 8 juillet 1941, le commandant de la 45e DI allemande envoie un rapport au 12e Corps d’armée, dans lequel il signale que toute résistance organisée a cessé dans la forteresse de Brest.
Le Bilan.
La prise de la forteresse de Brest a coûté aux allemands 482 morts, dont 80 officiers, et plus de mille blessés. Des pertes disproportionnées, en regard du total des pertes subies par les armées allemandes sur le front oriental entre le 22 juin et le 30 juin 1941 (8886 tués, chiffres cités par Paul Carrell, p 40) On ne saura jamais exactement combien de soldats russes ont péri pendant le siège de la forteresse, les chiffres de 2000 à 2500 tués semblent proche de la réalité. Environ 400 rescapés soviétiques des combats survivaient encore dans les années 60.
En 1965, un journaliste russe Sergei Smirnov termina un livre qui eut un grand retentissement puisqu’il fut tiré à plus de 5 millions d’exemplaires. Intitulé « La forteresse de Brest », il reçut le prix Lénine en 1965.
Le 8 mai de la même année, le Praesidium de Soviet Suprême de l’URSS attribua enfin à Brest Litovsk,le titre de « Forteresse-Héros » et lui décerna l’Ordre de Lénine et celui de l’Etoile d’Or des héros.
Ecriture de soldats durant les combats.
Sources.
Sources : 39-45 magazine, n°119, Mai 1996, article de Bernard Crochet, p 18-27. Les sources utilisées pour cet article sont ;
- Nikolaï Koudriachov, La forteresse de Brest, éd Radouga, Moscou 1987
Paul Carell, Operation Barbarossa, Ed Robert Laffont, Paris 1964