Ce conflit est retracé dans un HIstomag, voilà une partie :
Dès 1943, après la volte-face italienne, la possibilité d'une défection finlandaise est envisagée par l'OKH. Un plan de retrait des forces armées allemandes est étudié sous le nom de Directive 50. Deux opérations sont envisagées afin de contrôler la mer Baltique et d'empêcher le déploiement de la flotte soviétique basée à Kronstadt : Tanne Ost et Tanne West.
La première opération, Tanne Ost, a pour but d'occuper l’île de Suursaari dans le golfe de Finlande, véritable bouchon bloquant la marine soviétique dans Kronstadt, sa possession est un enjeu stratégique pour le Reich. La seconde, Tanne West, prévoit l'occupation des îles Aland, dans le golfe de Bothnie afin de s'assurer le contrôle de la route de l'acier transitant par la Suède.
Le retrait et le repositionnement au nord de Roveniami des troupes de la XX.Gebirgs-Armee , 200000 hommes, est planifié sous le nom de code Birke. Son chef, le general der Gebirgstruppe Eduard Dietl, conscient des graves problèmes causés par ce repli, se rend au quartier-général d'Hitler pour discuter des conditions de l'opération, se tue au retour, dans le crash de son avion, le 23 juin 1944. Il est remplacé par le generaloberst Lothar Rendulic.
Opération Birke
Le 6 septembre 1944 débute l'opération Birke, les XVIII et XXXVI GebirgsKorps se retirent graduellement du front vers des positons défensives préparées par l'organisation Todt en mai 1944, à la fin de la saison froide. La grande interrogation concerne l'armée Rouge et sa réaction, va-t-elle se contenter de reprendre le terrain perdu et s’arrêter à la frontière de 1940 ou entrer en Finlande ? En face, le Front de Karélie du général Meretsov regroupe trois armées : la 14eme (général Shcherbatov), la 19eme (général Kozlov) et la 26eme armée (général Skvirsky).
Les routes des itinéraires de repli ont été préparées et réparées $, des points de ravitaillement prévus, constitués de stocks d'armes et d'essence.
lothar Rendulic (Bundesarchiv)
Le XVIII GebirgsKorp doit se replier du secteur de Kestenga-Ukhta sur Sofyanga. Afin d'éviter de laisser un vide que les Finlandais ne pourraient combler face aux Soviétiques, deux Kampgruppe sont mis sur pied par le général Rendulic : le Kampfgruppe Ost et le Kampfgruppe West entre Oulu et Hyrynsalmi pour faire écran. Après avoir repoussé deux attaques soviétiques, le XVIII GebirgsKorps se replie sur sa position de départ de 1941, talonné par les Russes qui stoppent leur progression à la frontière entre l'URSS et la Finlande. Après avoir protégé le retrait du XXXVI Gebirgskorps, le XVIII Gebirskorps entame son repli vers la Norvège, via Roveniami et Muonio.
Les troupes finlandaises, commandées par le général Hjalmar Siilasvuo, sont constituées de la division blindée du général Lagus, la 15e Brigade et la 3e division.
Le XXXVI GebirgsKorps commence à décrocher graduellement du secteur de Kandalashka, d'abord le 169 Infanterie-Division puis le 163. Infanterie-Division. Dans le cas d'une tentative des Russes de couper la retraite par l'autoroute de l'océan Arctique, un Kampfgruppe formé par des éléments de la 169. Infanterie-Division est constitué. L'arrière-garde dépasse Alakurtti le 14 septembre, puis Salla évitant l'encerclement tenté par les troupes soviétiques qui arrêtent leur progression à la frontière finlandaise.
Tanne West et Tanne Ost
Tanne West : l'occupation de l’archipel des Aland pose plus de problèmes qu'il n'en résout. Bénéficiant d'un statut spécial depuis 1921, une intervention allemande risque de provoquer un incident diplomatique avec la Suède fournisseur d'acier à l'industrie de guerre du Reich. De plus, cela nécessite de retirer des troupes du front de l'Est et les embarcations manquent, elles sont destinées en priorité à l'évacuation des troupes et au transfert de cargaison de nickel. Hitler décide donc d'abandonner l'opération Tanne West le 3 septembre 1944.
Tanne Ost : cette opération doit permettre l'occupation de l’îlot de Suursaari dans le golfe de Bothnie, verrou obstruant l'accès de la flotte soviétique à la mer Baltique. Hitler donne le feu vert au débarquement de 2500 hommes provenant de la Werhmacht et de la Kriegsmarine, le 15 septembre 1944, à 2h00. Partie de Reval, une première vague débarque sur l'îlot provoquant la riposte de la garnison finlandaise. Un ultimatum est lancé afin d'obtenir la reddition des Finlandais, rejeté par le commandant de la place. A l'aube, une attaque aérienne russe empêche le débarquement de la seconde vague. L'opération est annulée et se solde par un cinglant échec : 153 morts allemands et 700 prisonniers. En représailles, Mannerheim ordonne aux navires finlandais prêtés aux Allemands pour le rapatriement des troupes et du matériel, de rejoindre un port suédois ou finlandais. Ces combats permettent aussi à Mannerheim de montrer sa bonne volonté de coopération. Il exige que les Allemands se replient sur une ligne Oulu-Suomussalsi et évacuent les ports de la Baltique :
Oulu le 15 septembre, Kemi le 21 septembre.
Si entre les deux armées, un accord tacite permet d'éviter une effusion de sang entre les anciens frères d'armes, le 28 septembre à Pudasjärvi un incident met le feu aux poudres. Dans la ville, un bataillon finlandais exige qu'un détachement d'arrière-garde de la 7.Gebirgs-division évacue avant la tombée de la nuit. Pendant deux jours, les escarmouches contribuent à détériorer les relations. En effet, afin de contraindre les Finlandais à se montrer plus combatifs, les Soviétiques ont franchit la frontière et occupent Suomussalmi et Kuusamo.
La bataille de Tornio
Le 30 septembre, le 11eme régiment d'infanterie (JR11) de la 3e division embarqué à Oulu à bord de navires de transport, débarque à Tornio. A l'intérieur de la ville, un détachement de 300 Finlandais de la garde civile prépare l'arrivée des troupes finlandaises en s'emparant des installations ferroviaires.
Les premiers éléments du JR11 prennent pied à Röyttä, le port de Tornio, le 1er octobre 1944 à 07h45. Ils sont transportés jusqu'à Tornio à l'aide d'un train saisi par la garde civile. La découverte d'un dépôt allemand regorgeant d'alcool par un bataillon finlandais entraîne un retard d'un jour dans le déroulement des opérations, permettant ainsi aux Allemands de se réorganiser.
Les premiers combats sont engagés pour s'emparer de la gare. Après l'effet de surprise, le Division-gruppe Kraütler tente de reprendre le port mais l'arrivée de renforts (3e et 11e divisions d'infanterie) par mer et par voie terrestre contraint Rendulic à ordonner un retrait général de la zone Tornio-Kemi le 7 octobre en faisant sauter tous les ponts de la rivière Kemijoki. Les Finlandais ont pu montrer ainsi montrer aux Soviétiques leur détermination à combattre l'ancien allié. Toutefois, ils vont rester sur leur talon sans gêner le repli en bon ordre des troupes allemandes. Rendulic qui considère le comportement des Finlandais comme une trahison, considère qu'à partir de là, toutes les installations : routes, chemins de fer, ponts, gares, etc seront systématiquement détruites, pratiquant ainsi la tactique de la terre brûlée.
Operation Nordlicht
L' accord tacite entre les Finlandais et les Allemands permet à ceux-ci de se replier en évacuant la population de Laponie : 133000 réfugiés franchissent la ligne de démarcation entre les deux armées afin d'être évacués dans le sud de la Finlande ou en Suède. En détruisant les routes de repli, les Allemands procurent un prétexte aux Finlandais pour justifier leur lente progression.
L'OKH réussit à persuader Adolf Hitler de la nécessité d'évacuer totalement la Finlande. Albert Speer, ministre de l'économie juge que les stocks de nickel suffisent à l'industrie du Reich et qu'il n'est plus nécessaire d'exploiter les mines de Kirkenes. Ainsi débute l'opération Nordlicht : l'évacuation totale de la Finlande et le repli en Norvège pour assurer la défense des ses côtes en cas d'un éventuel débarquement allié à Narvik . Depuis l'abandon des ports français de l'Atlantique, les U-Boot sont basés dans les fjord norvégiens pour continuer la guerre sous-marine sans oublier la présence menaçante du Tirpitz que les Lancaster.
Les itinéraires prévus pour les trois corps d'armée sont les suivants :
-le XXXVI. GebirgsKorps doit rejoindre Laskselv en Norvège via Rovianemi et Ivalo, en empruntant l'autoroute de l'océan Arctique ;
-le XVIII. GebirgsKorps utilisera la route longeant la frontière suédoise jusqu'à Skibotten via Muonio pour se positionner sur la ligne d'arrêt Lyngen.
-le XIX. GebirgsKorps prendra la Reichstrasse 50 de son secteur de Kirkenes/Petsamo.
La prise de Roveniami
Les Finlandais entament une prudente remontée vers Roveniami, évitant d'affronter directement les Allemands : la 11e division de Tornio, la 3e division de Kemi, la 6e division et la division blindé de
Pudäsjarvi convergent sur Roveniami, capitale de la Laponie. La ville est atteinte le 14 octobre 1944 par la Jäger Brigade du colonel Valter Nordgren qui réussit à s'emparer d'un pont. Rovaniemi est pratiquement entièrement détruite par l'explosion d'un train de munitions, provoquant des incendies propagés à travers les habitations de bois.