L'artiste afghane Kubra Khademi avait eu l'audace et le courage de dénoncer la condition des femmes dans les rues de Kaboul. Elle est aujourd'hui menacée de mort.
Le 26 février dernier, la jeune artiste Kubra Khademi défilait dans les rues de Kaboul vêtue d'une armure de fer aux rondeurs affriolantes. Une initiative étonnante dans une république islamique si conservatrice. En réalité, la démarche avait pour but de dénoncer le harcèlement sexuel dont sont trop souvent victimes les femmes afghanes, contraintes au silence.
La performance ne durera que quelques minutes: rapidement encerclée par une foule hostile, l'artiste finira par s'enfuir sous les insultes et les jets de pierres, relate la Tribune de Genève.
Le débat provoqué avec audace n'a malheureusement pas porté ses fruits. Que du contraire. Kubra Khademi, 27 ans, a dû déménager et trouver refuge chez des amis. L'artiste se cache dans la banlieue de Kaboul par peur des représailles: menaces de mort et courriels d'insultes affluent depuis son acte de résistance.
Une réaction positive et solidaire est toutefois venue atténuer quelque peu l'amertume: une semaine plus tard, plusieurs hommes défilaient dans les rues de Kaboul revêtus de la traditionnelle burqa (voile intégral afghan) pour dénoncer la condition des femmes en Afghanistan et s'associer à l'action militante de Kubra Khademi. Deux voix contestataires cependant encore extrêmement minoritaires au sein de la république islamique.
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7sur7.be