Le Donator fût construit pour le compte d'une compagnie maritime italienne, aux chantiers de Beergen Mak. VERKSTED A/S en Norvège.
Le propriétaire était la Messagerie Holdt & Isachsen (D/SA/SSENATOR).
Son port d'attache était Stavanger (Norvège).
Dimensions : Longueur : 78,30 m, largeur : 12 m
Tonnage : 1698 Tonnaux
Motorisation : 1800 ch
En octobre 1933, celui ci fut vendu à la Compagnie Générale d’Armements Maritime, filiale de la Compagnie Générale Transatlantique,
et devint un bananier et fut nomme "Petite Terre".
Dés 1939, il passa à la Compagnie Algérienne de Navigation pour l’Afrique du nord, ou Compagnie Schiaffino, dont les navires étaient souvent baptisés du nom d’un membre
de la famille. Le Petite Terre devint le Prosper Schiaffino.
Hélas pour lui, la guerre n’était pas finie !
Sur les 20 navires qu elle disposait en 1939, la compagnie en perdit treize sur faits de guerre : torpillages, sabotages, bombardements, mines.
Le Prosper Schiaffino fut l’un des rescapés au moment de la victoire…
Le 11 octobre 1945, le cargo quitte Marseille avec six cent cinquante tonnes de légumes secs et de pommes de terre.
Arrivé à alger, il décharge et part pour Mostaganem qu’il quitte rempli de barriques et, en pontée, de citernes de vin.
Pour se protéger au maximum du mistral, il fait route sur l’Espagne et longe les côtes.
En vue des îles d’Hyères, il passe au sud de Porquerolles et, ayant serré un peu trop les Sarraniers, rencontre un champ de mines allemandes non neutralisé.
Une explosion se produit à l’avant, le 10 novembre 1945, à 13h15.
La proue se détache presque du navire. Ce dernier s’enfonce presque aussitôt… L’équipage n’a pas le temps de mettre les canots de sauvetage à l’eau
mais, par chance, un stock de radeaux en liège est arrimé sur le pont.
Une dizaine d’entre eux est jetée à la mer et les matelots s’entassent sur trois d’entre eux.
Quatre minutes plus tard, le Prosper Schiaffino sombre : l’avant d’abord, l’arrière presque à la verticale faisant prise au vent, ce qui explique l’orientation sud-est de la poupe.
L’explosion a été repérée par un avion anglais. Les naufragés sont recueillis par un navire. Un matelot a péri dans l’explosion, deux autres sont morts avant le sauvetage.
Sur les 27 survivants, deux mourront à bord du navire de secours.
L epave se situe a 1200 m du Petit Sarranier, îlot le plus au large de la pointe sud-est de l’île de Porquerolles, juste à côté de l’épave du SAGONA dit « LE GREC ».
Le sable sur lequel repose l’épave est à 48 m à l’avant. Le pont du navire remonte jusqu'à 40 m et le point le plus haut (maintenant que le mât est tombée) est à 35 m.
ACCÈS PLONGÉE
Les ports d’embarquement ne manquent pas, Hyères (10,5 milles), Porquerolles (7 milles), La Tour Fondue (9 milles), Bormes Les Mimosas, Le Lavandou,
mais tous sont éloignés du site. Alors on choisira une météo clémente.
CONDITIONS DE PLONGÉE
Une des plus belle plongée de Méditerranée, mais aussi une des plus délicates :
l’épave est profonde, parcourue par un courant souvent insurmontable, éloignée des centres de secours.
L’ancre à tendance à riper sur ce fond de sable meuble, ou alors, si l’épave est elle même crochée, à s’y coincer irrémédiablement.
C’est à ce moment que l’on se rend compte qu’il faut se déhaler main sur main pour descendre, face au courant, le long d’un filin qui vibre dans l’eau vive.
Si, par malchance, le plongeur ne retrouve pas son mouillage pour la remontée, il sera contraint de pratiquer ses paliers à la dérive, en pleine eau,
et émergera parfois à plusieurs centaines de mètres de son bateau. Les malheureux plongeurs perdus sur le Donator ne se comptent plus !
De plus, le site est très peu abrité : par vent d’est ou de ponant la situation devient vite intenable.
Par mistral, l’île de Porquerolles protège un peu l’endroit (c’est pour cette raison, d’ailleurs, que les 2 cargos serrant à la côte pour se protéger, sont entrés
dans des champs de mines).