Histoire .
À la date du 4 mai 1940, servent déjà à titre purement individuel huit ressortissants français, sans compter 84 Volkdeutschen (allemands ethniques vivant en dehors du Reich), probablement des Alsaciens et Mosellans. Il est prouvé qu'avant l'été 1943, près de 300 citoyens français ont contracté un engagement individuel dans la Waffen-SS, arguant de leur qualité de flamands ou de wallons pour la plupart. On ne sait rien de ces précurseurs. Depuis février 1943, Adolf Hitler a donné son accord pour l'engagement de citoyens français dans la SS. À partir de mars 1943, de plus en plus de Français de la NSKK, basés en Belgique, « désertent » pour rejoindre Sennheim (nom germanisé de la ville alsacienne de Cernay en Haute Alsace) et contracter un engagement. Jusqu'en juillet 1943, les effectifs de ces Français (officiellement enregistrés comme Wallons) ne dépassent pas l'effectif d'une compagnie. Le 22 juillet 1943, un décret paru au Journal Officiel permet aux Français de contracter directement un engagement dans la Waffen-SS. Les volontaires sont envoyés à la Caserne Clignancourt, à Paris, pour ensuite être entrainés, en Alsace, au camp Sankt Andreas de Sennheim (Cernay).
À l'origine, l'objectif des recruteurs de la Waffen-SS était de créer une, voire deux, division entière française. La faiblesse du nombre des volontaires comme la sévérité de la sélection, obligèrent Heinrich Himmler à revoir, le 16 septembre 1943, ses ambitions à la baisse. De juillet 1943 à août 1944, environ 6 000 Français se seraient présentés aux bureaux de recrutement, moins de la moitié seront effectivement acceptés (environ 2 500 hommes).
Peuvent s'engager les volontaires âgés de 17 à 40 ans. La taille minimum est fixée à 1,65 m, puis ramenée à 1,60 m. Ils doivent être d'ascendance aryenne, ne pas être Juifs, noirs ou métissés. Une enquête réalisée à Paris en novembre 1943 par le RuSHA-SS (direction des questions raciales et de peuplement de la SS) auprès de 157 engagés révèle que 48 % d'entre eux sont aptes à être admis dans la SS selon les critères autrefois applicables aux Allemands. Guère plus de 38 % d'entre eux sont de type nordique dominant. Chez les autres domine la race méditerranéenne (37 %), dinarique (14 %), alpine (12 %) ou même extra-européenne (9 %). 37 % proviennent de Paris et l'Île-de-France, 14,5 % d'Auvergne, les volontaires venant du grand Sud-Ouest sont aussi très nombreux. 54 % ont entre 17 et 20 ans, 78 % sont catholiques, 62 % inscrits à un mouvement politique (dont 20 % au PPF et 10 % à la Milice Française). Enfin 58 % sont des travailleurs manuels et 25 % sont des étudiants.
Théâtre d’opérations .
De janvier à mars 1944, une vingtaine d'élèves officiers français dont beaucoup de cadres miliciens sont envoyés en stage à Bad Tölz. Les sous-officiers sont eux formés à Posen-Treskau (janvier-février 1944) et la troupe reste à Sennheim. La Sturmbrigade se regroupe à Neweklau en avril 1944. Uniquement le premier bataillon, soit plus de 1000 hommes, commandé par le SS-Frw.Hstuf. Pierre Bance, part pour le front. Le second bataillon, formé par Jean Artus et Paul-Marie Gamory-Dubourdeau (Commandeur de la Sturmbrigade et le plus haut gradé SS français), est encore en cours de constitution. Le 30 juin 1944, les effectifs de la Sturmbrigade s'élèvent à 1688 hommes sans compter les nouveaux engagés encore en entrainement à Sennheim. Au moins une cinquantaine de Français a été envoyée au printemps 1944 dans les formations spéciales d'Otto Skorzeny ; on ne sait rien de ces Français-là.
Secteur de Sanok (Dudyńce, Pielnia, Wolica1) Galicie (Carpates polonaises). Le 5 août 1944, les éléments français partent vers le front, pour appuyer la 18ème division SS "Horst Wessel", commandée par l'Oberfuhrer Trabandt. Ils sont engagés à partir du 9 août 1944. Le bataillon est relevé le matin du 16 août 1944 par une unité de la Heer. En tout, une vingtaine de tués et près de 110 blessés. Le bataillon embarque à nouveau, pour Radomsyl-Wielki, à une centaine de kilomètres.
Secteur de Mielec, Galicie.
Débarqués le 17 août 1944, les hommes prennent position. Les premiers vrais combats commencent le 19 août puis le lendemain commence une énorme offensive soviétique sur tout le front oriental. Le dernier jour des combats, le 22 août 1944, est particulièrement meurtrier. Les restes du bataillon sont rassemblés près de Tarnów. Sur les quelques 1 000 hommes engagés, on compte 140 hommes valides ou peu blessés (bientôt porté à 210 avec l'arrivée de nouveaux isolés), plus de 600 blessés, une cinquantaine de disparus ou prisonniers et 150 morts. Sur les 19 officiers et aspirants du bataillon, six sont indemnes ou presque, quatre sont morts (Robert Lambert ; Jean-Louis Le Marquer ; Dominique Scapula ; Joseph Peyron), deux sont disparus (Noël de Tissot, sans doute mort ; Charles Laschett prisonnier) et sept ont été blessés et évacués (Cance, Fenet, Paul Pleyber, Gaultier, Pignard-Berthet, Pierre Hug et Henri Kreis). Beaucoup de Croix de fer à titre posthume seront remises. Le 1er septembre 1944, le bataillon embarque à la gare de Tarnow.
Ce sont les restes du 1er bataillon et les effectifs du 2e qui, joints à d'autres forces militaires ou paramilitaires françaises (le régiment de la LVF, une partie de la Milice Française, les engagés de la Kriegsmarine et des Schutzkommandos de l'Organisation Todt), constitueront la brigade puis division « Charlemagne » à partir du 1er septembre 1944.
Photo .
Pancarte de recrutement .