Les "complotistes" avaient encore vus juste...
WWF France propose au prochain président « un passe climatique pour sortir de l’impasse écologique »
La section française du Fonds mondial pour la nature (WWF) demande aux candidats à l'élection présidentielle de s'engager à mettre en place à l'Elysée un « passe climatique » 'pour faire face « à l'impasse écologique ».
Candidates, candidats, vous demandez aux Français de vous confier les commandes du pays pour cinq ans.
Mais pour leur rendre la France dans quel état en 2027 ? Après avoir exigé des Français une discipline de fer face à la crise sanitaire , rien ne peut plus justifier aujourd’hui
qu’un président ne s’impose pas la même discipline pour sortir de la crise écologique.
C’est pourquoi le WWF vous appelle à prendre l’engagement de soumettre chacune des décisions de votre mandat présidentiel à l’obtention d’un passe climatique.
Les Français ont présenté leur passe. Nous aurons besoin du vôtre face à l’impasse écologique.
« Pacte vert », « budget vert », « croissance verte ».
Le vert s’affiche partout dans les discours et décisions politiques, mais apparaît à peine dans les résultats.
Si l’action des derniers présidents français avait été si « verte », la France aurait-elle réduit ses émissions de gaz à effet de serre de seulement 1,2 % par an en moyenne
depuis 2015, quand il aurait fallu aller bien plus vite ? La France serait-elle parmi les 10 pays abritant le plus d’espèces menacées ?
Force est de le constater : les précédents présidents n’ont pas eu la main assez verte pour réduire l’empreinte écologique de la France.
Pourquoi ? Tout simplement parce que rien ne les y oblige. Les objectifs écologiques qu’ils se sont fixés sont alors restés paroles en l’air, à l’image des engagements
pris par la France pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles ou aux pesticides, pour déployer les énergies renouvelables,
pour multiplier les bornes de recharge électrique, pour améliorer la qualité de l’air, pour développer l’agroécologie et pour protéger les espèces qu’elle s’est engagée à protéger.
Et quand ils ont pris d’autres mesures, ils ne se sont pas souciés de leur impact :
en 2019, seuls 3 % des articles de loi promulgués étaient évalués à l’aune de leur impact sur le climat. Quand ils ont octroyé des financements publics, enfin,
ils ne se sont pas davantage encombrés de leur empreinte écologique :
la France est aujourd’hui le cinquième pays européen qui met plus d’argent public dans les énergies fossiles que dans les énergies renouvelables.
Si trop longtemps les décideurs politiques ont eu les mains libres, la situation en 2022 a changé.
D’abord parce que la crise écologique frappe plus que jamais le quotidien des Français : la température moyenne dans le pays a déjà augmenté de 1,7°C
et les Français subissent de plein fouet les incendies, inondations et sécheresses causés par le réchauffement climatique.
Ils pourraient bientôt connaître des canicules tous les étés et devoir oublier la neige qui couvre encore nos sommets.
Ensuite parce que la justice française a récemment ordonné à l’Etat de réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses propres objectifs climatiques.
Enfin parce que le sens des responsabilités doit être justement partagé : l’Etat a exigé des Français une discipline de fer dans la lutte contre une crise sanitaire exceptionnelle
et rien ne peut plus justifier aujourd’hui qu’un chef d’Etat ne s’impose pas la même discipline dans la lutte contre la crise écologique.
Le passe climatique est une discipline pour le prochain président autant qu’une promesse à l’égard des Français :
celle de prendre des décisions qui protégeront leur santé, qui soutiendront leur économie et qui rétabliront sur leur territoire une biodiversité qui commence à s’en retirer.
Tout cela est possible : le WWF présentera dans les prochains jours ses travaux sur l’empreinte écologique de la France et ses évolutions possibles d’ici 2027.
source
lejdd.fr